(Montréal) Des travailleurs de l’entrepôt de Dollarama comptent manifester samedi après-midi devant un magasin de la Plaza Saint-Hubert à Montréal. Ils réclament de devenir des employés officiels de Dollarama et demandent que l’entreprise cesse de transiger avec des agences de placement temporaire.

Des travailleurs de l’entrepôt de Dollarama reprochent à la direction du géant montréalais du commerce au détail d’avoir recours à des agences de placement temporaire qui obligeraient les employés à travailler à un rythme dangereux.

En entrevue avec La Presse Canadienne, Noëlle Didierjean, la coorganisatrice de la manifestation et organisatrice communautaire au Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, a expliqué que Dollarama incite plusieurs agences à se concurrencer à l’intérieur du centre de distribution et que les employés doivent remplir des quotas de production élevés qui mettent en jeu leur sécurité.

« Par exemple, le travailleur qui doit remplir les palettes et les envoyer doit en faire deux par heure. Mais plusieurs employés nous disent que deux palettes par heure, c’est dangereux. »

Noëlle Didierjean a précisé que six ou sept agences de placement sont en concurrence à l’entrepôt de Dollarama et chacune de ces agences souhaite offrir au géant du détail le meilleur rendement, au détriment, souvent, des conditions de travail des employés.

Elle a ajouté qu’en abolissant les agences de placement, Dollarama pourrait économiser de l’argent et ainsi offrir de meilleurs salaires aux employés.

Guarav Sharma, ancien travailleur de Dollarama et organisateur communautaire au Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, dénonce que les agences « prennent une partie du salaire des employés alors que ces derniers ne bénéficient d’aucun avantage social comme une assurance collective ».

Selon le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, qui coorganise la manifestation, sur la même ligne de production, les travailleurs qui effectuent la même tâche avec le même niveau d’ancienneté peuvent recevoir une paie et des primes différentes, selon l’agence qui les a embauchés.

« C’est une échappatoire dans le droit du travail qui devrait se fermer », a dénoncé Noëlle Didierjean.

Dollarama nie

Dans un courriel transmis à La Presse Canadienne, la porte-parole de Dollarama, Lyla Radmanovich, a rejeté les allégations formulées par des organisateurs de la manifestation.

Selon le géant du détail, « les fausses allégations formulées à répétition par ces organismes tiers au sujet des conditions de travail, des échelles salariales et de la réponse de Dollarama à la COVID-19 sont infondées et entièrement fausses. »

Elle a également ajouté que « les échelles salariales sont très compétitives — tant en magasin que dans nos entrepôts et notre centre de distribution — et ont continué de progresser au cours de la période, en réponse aux conditions de marché. »

Au mois d’août, des travailleurs du détaillant Dollarama appuyés par des dirigeants syndicaux et par le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants avaient également organisé une manifestation contre leurs salaires et leurs conditions de travail.

Ils reprochaient alors à la direction détaillant montréalais d’avoir aboli le 2 août les primes de risque de 10 % versées depuis mars dernier à ceux qui travaillent dans les magasins, de même que la hausse de 3 $ du salaire horaire des travailleurs en entrepôts.

Ces primes avaient été accordées en raison des risques associés au nouveau coronavirus.