(Montréal) Molson Coors Beverage a affiché jeudi des résultats du troisième trimestre sans éclat, les restrictions liées à la pandémie de COVID-19 et les contraintes sur les matériaux d’emballage ayant freiné les ventes du géant de la bière.

La société montréalaise a enregistré des ventes nettes de 2,75 milliards US au cours du trimestre clos le 30 septembre, en baisse de 3,1 % par rapport à celles de 2,84 milliards de la même période l’an dernier.

Le chef de la direction de Molson Coors, Gavin Hattersley, a indiqué que la pandémie avait présenté des obstacles pour le brasseur.

« Comme toutes les autres entreprises de boissons, l’une des plus grandes difficultés de cette année a été l’approvisionnement en emballages », a affirmé M. Hattersley lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

« Pour mettre en perspective l’ampleur des difficultés, nous avons vendu 300 millions de canettes de bière de plus au cours des neuf premiers mois de 2020 que lors de la même période en 2019. »

« À certains moments ces derniers mois, la demande de grandes canettes était quatre fois supérieure à ce qu’elle était en 2019. »

Mais M. Hattersley a noté qu’il y avait eu une amélioration constante de l’offre au cours des dernières semaines.

L’offre de canettes standard de 12 onces (355 ml) se stabilise, a-t-il expliqué, et la société commence également à améliorer ses stocks de grandes canettes.

Pendant ce temps, la société a indiqué que les ventes pour consommation hors site de Coors Light et de Miller Lite aux États-Unis avaient augmenté de 6 % et 9,5 %, respectivement, jusqu’à présent cette année.

La part combinée du segment américain de Coors Light et Miller Lite a augmenté pendant 24 trimestres consécutifs, soit six ans, selon la firme de données Nielsen.

Molson Coors a déclaré que ses produits dits de qualité supérieure constituaient une partie record du portefeuille américain de la société au troisième trimestre.

La bière de blé légère aux agrumes Blue Moon LightSky du brasseur a été classée comme la nouvelle bière la plus vendue aux États-Unis en 2020, selon Nielsen.

La société a également récemment lancé la Coors Seltzer à la fin du mois d’août et vendu plus de 500 000 caisses au cours du premier mois.

Expansion au-delà de la bière

En outre, la société a l’intention de prendre de l’expansion au-delà de la bière et s’est introduite sur le marché des boissons au cannabis au Canada.

Molson Coors a indiqué que Truss, sa coentreprise canadienne du cannabis, était devenue un chef de file du marché des boissons au cannabis prêtes à boire, avec une part de marché estimée à plus de 50 % au Québec.

La société a également lancé l’eau pétillante infusée de houblon Vyne Botanicals au Canada.

En octobre dernier, la société avait annoncé un plan de revitalisation pour renforcer ses marques principales, développer des marques supérieures et s’étendre « au-delà de l’allée de la bière ».

M. Hattersley a reconnu qu’il existait certaines questions sur la complexité du plan de revitalisation de l’entreprise, l’expansion des produits et la capacité à réaliser ses objectifs.

Mais il a ajouté que la société faisait déjà des progrès et voyait des améliorations à la fois dans les produits de base et dans les nouvelles marques.

Il a souligné que les détaillants étaient « avides » d’innovation, tandis que 80 % de ses distributeurs vendaient déjà des produits sans alcool et que 50 % offraient des vins et spiritueux.

« Ils sont en fait en avance sur nous », a observé M. Hattersley. « Nous essayons de les rattraper. »

Du point de vue de la chaîne d’approvisionnement, il a déclaré que les nouveaux produits ne transitaient pas par les brasseries de l’entreprise et que Molson Coors étendait sa capacité d’entrepôt.

Malgré tout, M. Hattersley a affirmé que la pénurie de canettes pendant la pandémie avait contraint l’entreprise à prendre des décisions concernant les marques moins populaires et les unités de gestion des stocks.

« Je m’attendrais à ce que certaines de ces unités de gestion des stocks ne reviennent pas, donc du point de vue de la complexité du point de vue de la brasserie, je m’attendrais à ce que nous ayons moins d’unités de gestion des stocks lorsque nous sortirons de cette pandémie que nous en avions au début de la pandémie », a-t-il dit.

Molson Coors a engrangé un bénéfice net de 342,8 millions US, soit 1,58 $ US par action, pour le plus récent trimestre, ce qui se comparait à une perte nette de 402,8 millions US, ou 1,86 $ US par action, pour la même période un an plus tôt — pour laquelle elle avait inscrit une importante charge de dépréciation.

Le bénéfice net sous-jacent du brasseur a atteint 350,8 millions US au troisième trimestre, soit 1,62 $ US par action, comparativement à un profit de 321,2 millions US, ou 1,48 $ US par action, au troisième trimestre de 2019.