Une campagne massive de dépistage de la COVID-19 sera menée ce week-end auprès de 800 employés de l’abattoir d’Olymel de Vallée-Jonction. En l’espace de deux jours seulement, le nombre de cas positifs a bondi de 40 à 82 au sein du personnel.

Pour l’instant, il n’est pas question de fermer l’usine beauceronne, indique la direction d’Olymel. Un tel scénario pourrait s’avérer catastrophique pour les éleveurs de porcs, car les bêtes s’entassent déjà dans les porcheries.

« Avec un volume de près de 81 000 porcs en attente, la situation actuelle est très difficile et préoccupante », peut-on lire dans une lettre que le syndicat des Éleveurs de porcs a envoyée à tous ses membres vendredi en fin d’après-midi.

Un porc « en attente » est un animal prêt à être abattu. En temps normal au Québec, il y en a entre 10 000 et 15 000 animaux. Lors de la première vague de COVID-19, un pic record de 100 000 bêtes en attente avait été atteint en raison de la fermeture de l’abattoir d’Olymel de Yamachiche en Mauricie, où une importante éclosion avait infecté 129 travailleurs.

À l’époque, on avait craint de devoir recourir à l’abattage dit humanitaire des bêtes trop lourdes pour rentrer dans la machinerie des abattoirs, ce qui avait finalement été évité.

Au cours de l’été, la filière porcine était parvenue à faire diminuer de manière considérable le nombre de porcs en attente au Québec, mais les récents jours fériés et le retour des températures froides propices à l’engraissement des cochons ont rendu la situation très précaire.

« Il faut mentionner que des efforts importants sont consacrés au détournement des porcs de l’Ontario vers des abattoirs hors Québec. Également, la capacité d’abattage a été augmentée de 4000 porcs par semaine à l’abattoir de Princeville, au détriment de découpes à valeur ajoutée », ajoute la lettre des Éleveurs de porcs.

800 employés testés

Une première opération de dépistage a eu lieu en début de semaine sur les lieux de l’usine de Vallée-Jonction, l’un des plus importants employeurs de la Beauce.

Près de 200 personnes affectées au quart de jour – principalement dans la salle de découpe – avaient alors été testées. Un travailleur syndiqué de 65 ans est malheureusement mort à l’hôpital quelques heures après avoir reçu un diagnostic de COVID-19.

En réponse à l’augmentation du nombre de cas, la direction régionale de santé publique (DRSP) de Chaudière-Appalaches a pris la décision de tester la presque totalité des employés, soit 800 personnes de plus.

Sur le quart de jour dépisté, le taux d’attaque est très élevé et dans l’objectif de freiner la propagation, étant donné le nombre de personnes asymptomatiques, il est important de connaître la réalité sur les autres quarts.

Extrait d’un courriel de Mireille Gaudreau, porte-parole de la DRSP

Les usines de transformation de viande sont particulièrement frappées par des éclosions de COVID-19. La distanciation physique de deux mètres est difficile à appliquer et le virus SARS-CoV-2 a tendance à survivre plus longtemps dans les milieux froids et humides.

Malgré la mise en place de panneaux de plexiglas et le port d’équipement de protection individuel dans l’ensemble de l’industrie, le virus semble s’y propager plus facilement que dans d’autres milieux de travail.

PHOOT FOURNIE PAR OLYMEL

Deux employés d’Olymel portant de l’équipement de protection individuel contre la COVID-19

L’exemple le plus récent est celui de la Ferme des Voltigeurs, une entreprise d’élevage, de transformation et d’abattage de volaille située à Drummondville, où 34 cas de COVID-19 – sur 147 employés testés – étaient recensés en date du 14 octobre.