Cogeco et sa principale filiale reprochent à Altice USA et Rogers d’avoir eu « recours à des tactiques de mauvaise foi » et d’avoir créé de la « confusion sur le marché » dans le cadre du dévoilement de leur offre non sollicitée de 10,3 milliards le 2 septembre dernier.

Dans une lettre publiée mercredi après la fermeture des marchés, la société québécoise ne montre également aucun signe d’ouverture à négocier avec la société américaine et le géant canadien des télécommunications.

La missive est adressée au chef de la direction de Rogers, Joe Natale, et au chef de la direction d’Altice USA, Dexter Goei.

Cogeco et Cogeco Communications allèguent que les deux compagnies ont décidé de dévoiler publiquement les détails de leur proposition le 2 septembre alors qu’elles étaient au courant que Gestion Audem, la société de la famille Audet, avait rejeté l’offre en soirée la veille.

L’appui de la famille Audet est essentiel puisqu’elle contrôle Cogeco et sa filiale grâce à ses actions à droit de vote multiple.

De l’avis de Cogeco et de sa filiale, Altice USA et Rogers ont agi « dans la perspective de tromper les investisseurs et d’augmenter le prix des actions afin de tenter de faire pression sur la famille pour qu’elle vende ».

La lettre signée par James Cherry, administrateur principal des conseils d’administration de Cogeco et de Cogeco Communications, se veut une réponse à une missive envoyée mardi par Altice USA et Rogers.

Signé par MM. Natale et Goei, ce document, diffusé par Cogeco, reproche aux conseils d’administration de ne pas avoir considéré de manière adéquate l’offre d’achat.

Dans une déclaration commune transmise mercredi en fin de journée à La Presse Canadienne, Altice USA et Rogers affirment que « nous restons engagés à aller de l’avant avec cette transaction et sommes ouverts à avoir un dialogue constructif avec les actionnaires et les conseils d’administration ».

Altice USA a dans sa mire Atlantic Broadband, la division américaine de Cogeco, dans laquelle la Caisse de dépôt et placement du Québec détient une participation de 21 %. L’entreprise américaine aurait par la suite cédé à Rogers, pour environ 4,9 milliards, les activités canadiennes de la société québécoise.

On offrait 800 millions à la famille Audet en échange de ses actions à droit de vote multiple.