(Tokyo) L’État japonais a fourni à Nissan une garantie record sur un prêt obtenu il y a quelques mois par le constructeur automobile en difficulté, selon une source proche du dossier interrogée lundi par l’AFP confirmant des informations de médias nippons.

L’État japonais a offert une garantie à hauteur de 80 % sur une tranche de 130 milliards de yens (environ 1 milliard d’euros) d’un total de 180 milliards de yens prêtés à Nissan par la Development Bank of Japan (DBJ), un organisme financier de l’État, a dit cette source à l’AFP.

Des porte-parole de Nissan et de la DBJ également sollicités lundi par l’AFP se sont en revanche abstenus de tout commentaire.

Selon plusieurs médias japonais, dont le quotidien Asahi, il s’agit de la plus importante garantie publique de prêt jamais octroyée à une entreprise privée japonaise, dépassant de loin le montant d’un prêt garanti par l’État obtenu en 2009 par la compagnie aérienne Japan Airlines (JAL), qui avait fait faillite l’année suivante.

Tombé profondément dans le rouge depuis la crise du coronavirus, Nissan n’est cependant pas à court de liquidités.

Il a notamment levé depuis avril des emprunts supplémentaires totalisant 895 milliards de yens (7,1 milliards d’euros au cours actuel) auprès de diverses institutions financières dans le monde, selon un dernier rapport trimestriel du groupe.

Son allié français, Renault, bénéficie pour sa part d’un prêt de 5 milliards d’euros garanti par l’État français pour l’aider à surmonter la crise.

Nissan prévoit pour son exercice en cours 2020/21 une perte nette de 670 milliards de yens (5,4 milliards d’euros), similaire à celle qu’il a accusée en 2019/20. Le groupe japonais espère revenir dans le vert en 2023/24.

Les informations sur la garantie de prêt de Nissan n’ont guère fait bouger le titre du constructeur lundi à la Bourse de Tokyo. Son action a perdu 0,49 % à 419,9 yens, en ligne avec l’indice vedette Nikkei (-0,5 % à la clôture).