(Berlin) Bayer a affiché une perte nette en milliards au deuxième trimestre accusant un accord coûteux en juin pour solder le volet américain du litige sur le glyphosate et la pandémie de COVID-19, l’amenant à abaisser sa prévision annuelle.

D’avril à juin, le géant allemand de la pharmacie et de l’agrochimie a perdu 9,5 milliards d’euros, contre un bénéfice net de 404 millions d’euros à trimestre comparable en 2019.

Vers 5 h 50, heure de l’Est, le titre du groupe dévissait de 2,79 % à 56,84 euros, sur le Dax en baisse de 0,35 %, les résultats affichés étant moins bons qu’attendu par les analystes.

Cette forte baisse est le résultat de « l’effet exceptionnel » produit par « l’accord majeur conclu dans le cadre des procédures contre Monsanto », indique le groupe dans un communiqué.

L’entreprise s’est résolue à signer en juin un accord pouvant lui coûter jusqu’à 10,9 milliards de dollars principalement pour solder plus de 125 000 requêtes aux États-Unis contre le Round’up, pesticide à base de glyphosate commercialisé par sa filiale Monsanto, rachetée en 2018.

Les plaignants américains accusent ce produit, soupçonné d’être cancérigène par le Circ, une branche de l’OMS, d’avoir causé la maladie dont ils souffrent.

Le groupe est depuis revenu sur une partie de l’accord portant sur une provision de 1,25 milliard d’euros destinée à parer d’éventuelles nouvelles poursuites.

La division santé a de son côté réservé 1,25 milliard d’euros, anticipant le risque de plaintes relatives à son dispositif de contraception définitive Essure, soupçonné d’effets indésirables et dont la commercialisation a été arrêtée entre 2017 et 2018.

-Report des traitements-

Au plan opérationnel, le groupe de Leverkusen a aussi largement été touché par la pandémie de COVID-19, qui a plombé ses activités au deuxième trimestre, après un effet positif au premier trimestre.

Bayer connaît une baisse de son chiffre d’affaires ajusté de 2,5 %, à 10,7 milliards d’euros.

En conséquence, le groupe a annoncé revoir à la baisse ses objectifs 2020, prévoyant désormais un chiffre d’affaires « entre 43 et 44 milliards » d’euros, soit une croissance comprise entre 0 et 1 %, alors qu’il visait auparavant « entre 44 et 45 milliards » d’euros.

La division pharmaceutique, avec une perte opérationnelle (BAIIDA) de 7,1 %, a particulièrement subi les effets du nouveau coronavirus.

« Les mesures de restriction des contacts introduites partout dans le monde à cause de la pandémie de coronavirus ont conduit au […] report de nombreux traitements » considérés comme « non essentiels », commente le groupe pour expliquer ce recul.

La demande en médicaments a par ailleurs baissé consécutivement aux « annulations ou reports des visites chez le médecin », ajoute Bayer.

La division agrochimique, moteur de la croissance du groupe ces derniers trimestres, fait tout de même état d’une hausse de son chiffre d’affaires corrigé des effets de changes et de marchés de 3,2 %.