La survie de Reitmans et de ses centaines de magasins de vêtements est remise en question. En manque de liquidités, le groupe montréalais estime que du financement lui sera nécessaire pour « s’acquitter de ses obligations actuelles et futures ». Actuellement, l’entreprise n’a accès à aucune facilité de crédit.

Des négociations ont lieu avec une « institution financière canadienne pour obtenir du financement provisoire ». Mais l’issue imprévisible des discussions « indique l’existence d’une incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la société à poursuivre son exploitation », précise un communiqué faisant état des résultats du premier trimestre, publié jeudi.

Les mois de février, de mars et d’avril se sont soldés par une perte nette de 74,7 millions, comparativement à une perte de 12,6 millions au même trimestre en 2019. Les ventes ont baissé de 81 millions (à 105 millions). Le 19 mai, le détaillant – dont les dettes s’élèvent à 117 millions – s’est placé à l’abri de ses créanciers.

Depuis, il a annoncé la suppression de 1400 emplois et la fermeture des enseignes Thyme Maternité et Addition Elle, qui rassemblaient 131 magasins. Les magasins Thyme ont fermé le 18 juillet, tandis que les magasins Addition Elle cesseront leurs activités le 15 août. Avant la crise, Reitmans comptait 6800 employés et 576 magasins.

« La direction veut mettre l’accent sur les enseignes rentables et qui ont le plus de chances d’avoir du succès », a indiqué au début de juin Martin P. Rosenthal, syndic chargé du dossier chez EY. « Ça va permettre de revenir sur des bases beaucoup plus solides. » L’entreprise montréalaise exploite aussi les enseignes Reitmans, Penningtons et RW&CO.

Peu de dettes à long terme

En date du 2 mai, Reitmans « avait des passifs courants totalisant 206,6 millions de dollars et des actifs courants liquides de 42,7 millions de dollars sous forme de trésorerie et d’équivalents de trésorerie », a précisé l’entreprise jeudi.

Ironiquement, Reitmans n’a pas vraiment de dettes à long terme. Mais « nous ne sommes pas structurés pour fonctionner sans magasins », a expliqué en mai le vice-président aux finances, Richard Wait.

« Deux mois sans ventes, c’est très gros. Nous avions 89 millions de liquidités à la fin de l’année. Mais ça fond rapidement quand on n’a pas de ventes et qu’on a d’importants frais fixes. »

M. Wait précisait alors qu’une entente verbale avec une institution financière avait été conclue pour un financement à court terme, mais force est de constater que cela ne s’est toujours par matérialisé.

À Toronto, le titre de Reitmans a été retiré du TSX le 29 juillet. Un transfert vers la Bourse de croissance TSX est négocié.