(New York) Delta Air Lines a prévenu vendredi que la pandémie de coronavirus allait entraîner une chute de 10 milliards de dollars US de ses revenus au deuxième trimestre, enjoignant par ailleurs les employés encore hésitants à quitter l’entreprise.

Ce plongeon serait de 80 % comparé au deuxième trimestre 2019, explique la compagnie aérienne, dans un document adressé au gendarme de la Bourse, la SEC.

« C’est clair qu’au vu des dommages causés par le virus à l’économie en général, le redressement de la demande (dans le transport aérien) va prendre beaucoup de temps même après l’endiguement du virus », explique Delta.

Le plan de départs volontaires lancé récemment par la compagnie aérienne, qui brûle 50 millions US par jour, a déjà enregistré 13 000 départs à ce jour, soit plus de 14 % de ses effectifs, indique par ailleurs Delta.

« Je vous en prie, demandez-vous si (partir) n’est pas la meilleure décision pour vous et votre famille à court terme », écrit le PDG Ed Bastian, dans une lettre incluse dans le document boursier.

Delta, qui employait 91 000 personnes au 31 décembre, d’après son rapport annuel, a demandé, en concertation avec les autres compagnies aériennes, une aide publique pour survivre.

Cette aide se chiffre à 50 milliards US, mais des élus au Congrès veulent conditionner leur soutien.

Des voix demandent notamment à ce que les compagnies aériennes renoncent aux programmes de rachats d’actions, qui permettent de rémunérer les actionnaires en dopant artificiellement le cours de Bourse de l’action.

M. Bastian rappelle vendredi que Delta a déjà décidé de suspendre ses programmes de rachats d’actions et que le conseil d’administration a également voté pour suspendre de futurs versements de dividendes.

Il n’hésite pas toutefois à faire pression sur les autorités, en annonçant que Delta va utiliser la ligne de crédit renouvelable d’un montant de 3 milliards US que lui avait accordée des banques.

La compagnie n’a par ailleurs pu obtenir qu’une nouvelle facilité de crédit de 2,6 milliards US.

Autrement dit, le temps presse car une fois que Delta aura utilisé ces 5,6 milliards US, elle risque de se retrouver à court de liquidités.  

American Airlines a pour sa part vu sa note de solidité financière dégrader de plusieurs crans par S&P, en raison de l’impact du coronavirus.

L’agence de notation dit craindre que la pandémie ne fragilise financièrement la compagnie aérienne sur une longue période, malgré ses mesures d’économies.

Sa note passe donc de « BB- » à B.