(Montréal) Les syndicats qui représentent les caissières et les commis d’épicerie demandent aux clients d’être patients et respectueux, malgré les longues files qu’on a vues aux caisses, à cause des craintes liées au coronavirus.

Le syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce, affilié à la FTQ, représente 34 000 travailleurs dans ce domaine dans l’ensemble du Québec, notamment dans les épiceries Metro, Provigo, Maxi, Super C et IGA.

La pression sur ces travailleurs — souvent de bas salariés — a augmenté alors que des clients anxieux se sont mis à acheter des articles à la douzaine, à vider les tablettes, en ne pensant guère aux autres clients qui voudraient eux aussi s’approvisionner dans les jours suivants. Des supermarchés ont dû ajouter des agents de sécurité, la tension montant parfois entre des clients, alors que d’autres clients adressaient des reproches aux caissières.

En entrevue lundi, Antonio Filato, président de la section locale 500 des TUAC, s’est dit fier de ses membres, qui ont répondu présents, malgré la fatigue, la pression et la proximité physique avec des milliers de clients pour échanger de l’argent comptant, une carte, un terminal.

Eux aussi font un travail essentiel, rappelle le dirigeant syndical. « Ils sont au poste, pour leurs voisins, pour leur famille. »

Si ses membres pouvaient parler collectivement et directement au public, « je suis convaincu qu’ils lui diraient : “soyez patients, on est là pour vous servir, on veut être poli. Et quand il y a des gros line-up aux caisses, soyez patients et respectez-nous” », a résumé M. Filato.

« Il y a du stock pour tout le monde dans les magasins. Les entrepôts sont pleins, on voit que la chaîne d’approvisionnement fonctionne. Il va y en avoir pour tout le monde. Mais, s’il vous plaît, si vous êtes malade, n’allez pas au magasin magasiner. Envoyez quelqu’un d’autre, commandez par internet, n’allez pas contaminer des gens qui, dans les faits, nous rendent un grand service », a-t-il ajouté.

Dans les épiceries, ces travailleurs gagnent un peu plus que le salaire minimum, qui est de 12,50 $ l’heure, jusqu’à 17 $ ou 18 $ l’heure au sommet de leur échelle. Il rappelle qu’avant la pandémie de coronavirus, il y avait déjà une pénurie de main-d’œuvre.