Frustré que Desjardins ferme un guichet automatique près de chez lui, un résident de l'arrondissement Île-des-Soeurs-Verdun, à Montréal, affirme s'être fait refuser l'ouverture d'un compte par la coopérative, sous prétexte qu'il s'en servirait uniquement pour perturber l'assemblée générale.

Se disant membre des caisses Desjardins depuis 1973, Daniel Rolland avait déjà tenté en vain l'été dernier d'empêcher la fermeture du guichet tout près de chez lui, dans un secteur où se trouvent, selon ses dires, bon nombre d'aînés qui tiennent à ce service. Le guichet le plus près se trouve désormais à environ un kilomètre de distance, a-t-il indiqué.

Mardi soir, M. Rolland comptait bien faire entendre sa voix lors d'une assemblée générale à Verdun.

Or, bien qu'utilisateur de longue date du guichet près de son domicile, M. Rolland n'est pas précisément membre de Desjardins à l'Île-des-Soeurs-Verdun. Il s'est donc présenté au siège social, lundi, pour ouvrir un compte.

Selon ce qu'il a relaté en entrevue à La Presse canadienne, M. Rolland se serait fait refuser l'ouverture d'un compte au motif qu'il cherchait uniquement à s'en servir pour perturber l'assemblée générale.

M. Rolland compte bien être devant l'entrée de l'édifice où se tient l'assemblée, mardi soir, pour distribuer des brochures et faire valoir son point de vue auprès des participants. Il soutient qu'une pétition contre la fermeture du guichet l'été dernier avait obtenu 701 signatures.

«Tant que la Banque du Canada émet des dollars, on a besoin d'argent. Le jour où il n'y aura plus de dollars en circulation, là je pourrai comprendre. Mais on a besoin de "cash". Mais eux, ils n'ont rien compris», a-t-il déclaré.

Joint par La Presse canadienne en matinée, mardi, un porte-parole du Mouvement Desjardins n'a pas voulu commenter un cas précis, citant le respect de la vie privée.

Jean-Benoit Turcotti, conseiller en communications au Mouvement Desjardins, a toutefois expliqué qu'une personne souhaitant ouvrir un compte dans l'une des caisses Desjardins à travers le Québec doit avoir "une intention réelle" de faire affaire avec l'établissement et d'utiliser ses services.

«On veut être sûrs que son intention derrière l'ouverture du compte est de nous confier la gestion de sa vie financière et qu'on soit à ses côtés pour l'aider à réviser les projets de vie qu'il pourrait avoir. (...) Si on a un doute raisonnable sur sa volonté réelle de faire des affaires avec la Caisse, il peut arriver, dans certains cas, qu'on refuse une ouverture de compte, tout comme on pourrait refuser une ouverture de compte pour diverses autres raisons liées entre autres à la situation financière d'un membre, par exemple», a-t-il expliqué.