Le président et chef de la direction de Héroux-Devtek, Gilles Labbé, cédera le 1er juin son poste à celui qui était déjà considéré depuis plusieurs années comme son dauphin, Martin Brassard.

« C'est une évolution, pas une révolution », a résumé hier M. Brassard, qui est entré au service de l'entreprise il y a 25 ans, en 1994. Depuis 2014, il occupait le poste de vice-président exécutif et chef des opérations.

« J'avais déjà pas mal toutes les activités de l'entreprise à ma charge, sauf les finances et les fusions et acquisitions. J'ajouterai donc les finances et les relations avec les investisseurs », a expliqué M. Brassard.

Gilles Labbé, lui, occupera le poste de président exécutif du conseil d'administration de Héroux-Devtek.

« Je vais pouvoir me concentrer davantage sur les fusions et acquisitions, et développer encore davantage nos relations avec nos grands clients, comme Boeing, Dassault, Lockheed Martin, etc. », a indiqué M. Labbé.

Bon moment

L'annonce n'a pas surpris les marchés, vendredi, et l'action de l'entreprise a clôturé la journée en hausse de 21 cents (+ 1,3 %), à 15,94 $. 

« Nous ne prévoyons pas d'impact important [à la suite de] cette annonce, puisque le plan de succession de M. Labbé était connu, de notre point de vue », a indiqué hier dans une note l'analyste Benoit Poirier, de Desjardins.

« Ceci dit, nous apprécions que le nouveau patron ait l'intention de poursuivre la stratégie de l'entreprise de se concentrer sur une croissance durable dans les domaines des trains d'atterrissage et des dispositifs d'activation. »

Pour M. Labbé, qui célébrera bientôt son 63e anniversaire, le moment était venu.

« Ça fait longtemps qu'on prépare Martin pour faire ce travail-là. Il gère les opérations, il est très impliqué avec nos clients et il connaît maintenant bien nos grands actionnaires. »

La transition se fait à un moment où l'entreprise fonctionne bien. Elle a procédé l'an dernier à deux acquisitions importantes, celles de Beaver et de CESA.

« Avec cela, nous nous dirigeons vers des ventes de 650 millions de dollars en 2022, rappelle M. Labbé. Et quand nous aurons remboursé une bonne partie de la dette liée à ces acquisitions, nous pourrons penser à continuer notre expansion à l'international. »