Le géant des boissons et des collations PepsiCo a annoncé vendredi s'attendre à un déclin de ses bénéfices et un ralentissement de ses ventes en 2019 et va prolonger sa restructuration, ce qui devrait se traduire par des suppressions d'emplois.

Ces annonces interviennent au lendemain d'un avertissement quasi similaire de Coca-Cola, mal accueilli par les marchés, l'action du producteur de Fanta ayant connu ainsi jeudi sa plus mauvaise séance boursière en plus d'une décennie.

Pour l'année en cours, PepsiCo table sur une croissance de ses ventes à taux de change et périmètre constants de 4 %, contre 4,6 % au quatrième trimestre 2018 achevé le 29 décembre.

Les bénéfices devraient également reculer, de l'ordre de 3 % sur un an à 5,50 dollars pour le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord. Les analystes financiers espéraient eux un bénéfice aux alentours de 5,87 dollars en moyenne.

« Notre performance sera affectée par des investissements par étapes pour renforcer notre activité [...], une hausse du taux d'imposition » et des taux de change défavorables, a expliqué le géant des boissons, dirigé depuis peu par Ramon Laguarta, qui a remplacé l'Américaine d'origine indienne Indra Nooyi.

Comme Coca-Cola la veille, le pessimisme de PepsiCo pour 2019 alimente les craintes sur la confiance des ménages américains, après que les ventes de détail aux États-Unis sont tombées en décembre à leur plus bas depuis 2009.  

Les deux géants des sodas sont en outre confrontés à une hausse des coûts de production (renchérissement des prix de l'acier, par exemple) et de logistique. Pour remédier à ce dernier problème, PepsiCo embauche des routiers pour acheminer ses boissons et snacks.

La société dont le siège est basé à New York, table toutefois sur un rebond de ses bénéfices en 2020, de l'ordre d'au moins 6 %, a-t-elle ajouté.

8 milliards aux actionnaires

Pour ce faire, PepsiCo mise sur des économies et a ainsi décidé d'étendre jusqu'à 2023 sa cure d'austérité visant à économiser 1 milliard de dollars par an.

Cette décision va déboucher sur une charge de 2,5 milliards de dollars devant être inscrite prochainement dans ses comptes. Environ 70 % de cette somme porte sur les indemnités de licenciement et « d'autres coûts liés aux salariés », précise PepsiCo, sans donner davantage de détails sur le nombre d'emplois devant être supprimés, ni les régions et les personnels affectés.

À Wall Street, le titre bondissait de plus de 2 % dans les échanges de pré-séance, les investisseurs appréciant également la décision de PepsiCo de distribuer 8 milliards de dollars à ses actionnaires cette année, via une hausse des dividendes et des programmes de rachat d'actions.

Au quatrième trimestre 2018, l'entreprise est repassée dans le vert, dégageant un bénéfice net de 6,85 milliards de dollars, contre une perte de 710 millions à la même période en 2017, grâce à une hausse des recettes générées par les sodas et les chips Frito-Lay dont les prix ont augmenté en Amérique du Nord.

Le chiffre d'affaires trimestriel a néanmoins stagné à 19,52 milliards de dollars, contre 19,53 milliards escomptés, en raison d'une baisse des volumes de ventes.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est de 1,49 dollar, soit exactement ce qu'espéraient les analystes.

Sur l'année, le bénéfice net est de 12,5 millliards de dollars (+158 % en an), pour un chiffre d'affaires de 64,67 milliards (+1,8 %).