Après environ cinq décennies de production, l'usine exploitée par les aliments Dare à Saint-Lambert, en banlieue sud de Montréal, fermera ses portes dans 18 mois, ce qui enverra au chômage environ 275 employés.

Citant des raisons de concurrence, l'entreprise ontarienne a décidé de déplacer la production de biscuits tendres, comme les produits « Pattes d'ours » et « Goglu », dans ses autres usines à travers le pays.

« L'usine est vraiment enclavée par des résidences privées et d'autres commerces, a indiqué jeudi un porte-parole, Marc Duchesne, au cours d'un entretien téléphonique. Il n'y a pas de moyens pour agrandir le site afin d'être plus compétitif face aux joueurs mondiaux de l'industrie des biscuits. »

Il a ajouté qu'en dépit de la hausse des coûts des matières premières, comme le sucre et le blé, les prix payés par les marchands ne suivent pas la même trajectoire en raison de la vive concurrence.

Malgré la nouvelle annoncée aux travailleurs, Dare tentera de convaincre ces derniers de demeurer en poste jusqu'à la dernière journée de production à l'usine.

« Nous avons prévu des primes de rétention, des primes au rendement ainsi que des indemnités de départ qui vont dépasser les exigences minimales de la convention collective et de la Loi sur les normes du travail s'ils restent jusqu'à la fin », a dit M. Duchesne.

Celui-ci a indiqué que la compagnie n'avait pas envisagé de déménager l'usine de Saint-Lambert sur un autre site où il aurait été possible de procéder à une expansion ou une modernisation des installations.

L'usine exploitée par Dare à Sainte-Martine, en Montérégie, qui fabrique des grignotines à base de pain grillé et qui compte près de 120 employés, n'est pas touchée.

Dare - qui exploite actuellement cinq usines au pays - est notamment propriétaire des marques Whippet, Breton et Grissol.

Sylvain Gagné, du Syndicat international des travailleurs et travailleuses de la boulangerie, confiserie, tabac et meunerie, qui représente les salariés de Saint-Lambert, a déploré la décision, la qualifiant de « mauvaise nouvelle ».

« Nous avons rencontré les dirigeants locaux, a-t-il dit au cours d'un entretien téléphonique. Ils se rapportent au siège social en Ontario. Nous devrions peut-être avoir plus de détails vendredi. »

M. Gagné s'est montré prudent dans ses commentaires, indiquant que le syndicat n'avait pas encore tenu d'assemblée générale pour discuter avec ses membres.