American Airlines a indiqué jeudi être dans une « très bonne dynamique » depuis le début de l'année et a livré des objectifs financiers ambitieux malgré les craintes d'éventuelles perturbations du trafic aérien à la suite de la paralysie partielle des services gouvernementaux aux États-Unis.

La première compagnie aérienne américaine table plus particulièrement sur une amélioration de son chiffre d'affaires d'environ un milliard de dollars comparé à 2018 et entend économiser 300 millions en un an.

Le revenu total par siège disponible rapporté au nombre de miles parcourus (TRASM), indicateur très surveillé par les marchés, « va croître plus rapidement que chez nos concurrents », a tenu à souligner le PDG, Doug Parker, cité dans un communiqué. Il pourra augmenter jusqu'à 2 %.

« Nous avons démarré l'année 2019 dans une très bonne dynamique », a ajouté M. Parker.

Le bénéfice par action ajusté, référence des investisseurs en Amérique du Nord, devrait être compris entre 5,50 et 7,50 dollars, contre 5,87 dollars attendus en moyenne par les analystes financiers.

Pour atteindre ces objectifs, American Airlines promet d'optimiser son réseau et de renforcer sa présence sur des « hubs » (plateformes de correspondances) très rentables, comme Dallas et Charlotte (sud). Le transporteur va également proposer davantage de places en « économie premium », éliminer les doublons et recourir davantage à la technologie maintenant qu'il a finalisé sa fusion avec US Airways.

À Wall Street, le titre gagnait plus de 5 % vers 12 h 15.

Longues files d'attente

American Airlines a assuré que le trafic aérien n'était pas pour l'instant très affecté par le shutdown, la paralysie partielle des services gouvernementaux aux États-Unis.  

Son PDG a toutefois appelé les voyageurs à se préparer à des retards de vols et à de l'attente aux contrôles de sécurité, car de plus en plus d'agents de l'Agence fédérale de sécurité dans les transports (TSA) ne se présentent pas à leur poste.

« Si nous n'avons pas assez d'agents TSA, on va avoir de longues files d'attente. (Et) quand il n'y a pas suffisamment de contrôleurs aériens, il faut s'attendre à de nombreux retards de vols », a déclaré Doug Parker, lors d'une conférence téléphonique.

« Nous encourageons notre gouvernement à payer ces agents qui travaillent dur », a-t-il enjoint.

Faute d'accord entre le président Donald Trump et les démocrates du Congrès, les budgets de certaines administrations sont bloqués depuis le 22 décembre. Quelque 800 000 employés fédéraux se retrouvent soit au chômage forcé, soit travaillent sans solde si leurs emplois sont jugés essentiels.

Contrôleurs aériens, pilotes et personnels navigants ont fait part jeudi de leur inquiétude croissante concernant la sécurité dans le transport aérien aux États-Unis, prévenant que le niveau de risque dû au shutdown persistant n'était « même pas calculable ».

En 2018, American Airlines a dégagé un bénéfice net de 1,4 milliard de dollars, en hausse de 10,1 % sur un an, pour un chiffre d'affaires de 44,54 milliards (+4,5 %), tirant profit de la hausse des billets d'avion et d'une augmentation de 3,1 % de la demande pour le transport aérien.

Le bénéfice net est ressorti à 319 millions de dollars au quatrième trimestre, contre une perte de 583 millions un an plus tôt, pour des revenus de 10,94 milliards (+3,1 %).

Ces résultats sont mitigés.

Le bénéfice par action ajusté sur l'année est de 4,55 dollars et de 1,04 dollar sur le quatrième trimestre, contre 4,51 dollars et 1,01 dollar attendus respectivement par les marchés. Ces derniers espéraient un chiffre d'affaires annuel de 44,56 milliards de dollars et de 10,96 milliards lors des trois derniers mois.

Le TRASM a, lui, augmenté de 1,7 %, supérieur à une hausse « d'environ 1,5 % » à laquelle s'attendait le marché après une mise en garde depuis janvier de la compagnie aérienne.