Le chef de la direction d'Aphria quittera son poste à la tête du producteur de cannabis, une décision qu'il a attribuée aux répercussions de son emploi sur sa santé, sa famille et ses priorités personnelles - mais qui, selon Vic Neufeld, n'est pas liée aux récentes allégations de vendeurs à découvert qui ont plombé l'action de l'entreprise.

La société de Leamington, en Ontario, a aussi annoncé vendredi que le cofondateur, Cole Cacciavillani, quitterait également son poste actuel au cours des prochains mois, mais que lui et M. Neufeld resteraient tous deux au conseil d'administration d'Aphria.

Les cinq dernières années ont été un « voyage incroyable », mais il est temps qu'une équipe dirigeante « à vocation mondiale » dirige Aphria vers son prochain chapitre, a affirmé M. Neufeld.

« C'était simplement le bon moment pour nous retirer », a-t-il expliqué à des analystes lors d'une conférence téléphonique pour discuter des derniers résultats trimestriels d'Aphria. « Cela n'a rien à voir avec le rapport des vendeurs à découvert. [...] C'était le bon moment. »

M. Neufeld a indiqué que lui et M. Cacciavillani entameraient immédiatement le processus de transition, et qu'au moment approprié, ils délaisseraient tous deux leur poste de direction.

Les actions d'Aphria ont progressé vendredi après-midi de 47 cents, soit 5,4 %, pour clôturer à 9,18 $ à la Bourse de Toronto, après avoir grimpé, plus tôt dans la séance, jusqu'à 9,55 $.

Aphria a été critiquée, l'automne dernier, par une firme spécialisée dans la vente à découvert, qui soulevait certains doutes sur ses acquisitions en Colombie, en Argentine et en Jamaïque. Ses actions ont plongé à la suite de la publication du rapport de Quintessential Capital Management et de Hindenburg Research.

Aphria a rejeté les accusations contenues dans le rapport, tout en formant un comité spécial d'administrateurs indépendants pour étudier ses détails.

Ce comité indépendant fait « de bons progrès », a souligné vendredi M. Neufeld.

Aphria a aussi reçu, à la fin de l'an dernier, une offre d'achat hostile de la part de Xanthic Biopharma, une entreprise américaine de l'Ohio dont les activités sont exploitées sous la bannière Green Growth Brands. Aphria a rejeté cette offre en faisant valoir qu'elle était trop faible.

Il n'y a pas d'offre active pour la société, a précisé M. Neufeld aux analystes, et le conseil d'administration d'Aphria a mis en place un comité indépendant composé d'administrateurs pour examiner les propositions et les offres formelles reçues.

L'entreprise a affiché vendredi des revenus de 21,7 millions pour son deuxième trimestre, qui a été marqué par la légalisation du cannabis récréatif au Canada. Lors de la même période un an plus tôt, son chiffre d'affaires avait été de 8,5 millions.

Les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 37,9 millions, d'après les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

Aphria a en outre engrangé un profit de 54,8 millions, soit 22 cents par action, pour le trimestre clos le 30 novembre, comparativement à un profit de 6,5 millions, ou 5 cents par action, un an plus tôt.

La société a attribué cette hausse des profits aux gains réalisés sur son portefeuille de placements à long terme, principalement ses désinvestissements dans Hiku Brands et Liberty Health Sciences.

Entreprises dans cette dépêche : (TSX : APHA)