(Detroit) La grève chez le constructeur automobile américain General Motors, déjà la plus longue depuis les années 1970, va se poursuivre le temps que les employés syndiqués se prononcent d’ici le 25 octobre sur l’accord préliminaire conclu avec la direction, a indiqué un responsable du puissant syndicat UAW.

« Le Conseil National GM a voté pour soumettre le texte de l’accord préliminaire aux membres du syndicat pour qu’ils le ratifient », a expliqué Brian Rothenberg, le responsable de la communication de l’UAW à Detroit. « La ratification doit être achevée d’ici le vendredi 25 octobre », a-t-il ajouté.

C’est au terme d’une séance marathon commencée à 10 h, que le Conseil national a annoncé son feu vert plus de sept heures plus tard.

L’accord est valable pour 4 ans.  

« Nous encourageons l’UAW a mettre en œuvre le processus de ratification aussi vite que possible, pour que nous puissions reprendre les opérations et retourner à la fabrication de voitures pour nos clients », a insisté General Motors dans un communiqué.

« Notre but pendant ces négociations était d’assurer que l’avenir de General Motors soit bénéfique à nos employés, aux concessionnaires, aux sous-traitants et aux communautés dans lesquelles nous opérons », souligne le communiqué.

Selon une source syndicale, le feu vert des membres n’est pas acquis, car plus de 40 % des salariés actuels de GM n’ont pas connu les moments difficiles du groupe et ne sont pas disposés à faire de gros sacrifices.

11 000 $ US de prime

En cas d’approbation, l’UAW lancera ensuite les négociations avec Ford et Fiat Chrysler en se servant de l’accord GM comme base des discussions.

Le texte, dont des détails ont été fournis jeudi par l’UAW, prévoit le versement d’une prime de 11 000 $ US par salarié au moment de la ratification du nouveau contrat de travail.

Les salariés à temps partiel justifiant d’au moins trois ans d’ancienneté pourraient être titularisés à partir du 6 janvier 2020 mais GM a obtenu le droit de continuer à avoir recours aux intérimaires quand il le souhaite.

Autre victoire pour le constructeur automobile : il peut finaliser, comme annoncé en novembre dernier, la fermeture de trois usines – une à Baltimore (Maryland), une à Warren (Michigan) et une dernière à Lordstown, dans l’État industriel de l’Ohio.  

GM va pouvoir fermer un quatrième site, celui de Fontana (Californie) mais l’UAW a réussi à sauver l’usine de Detroit Hamtramck, qui se verra attribuer la production d’un nouveau véhicule.

Enfin, le constructeur va injecter 7,7 milliards de dollars dans ses usines américaines, ce qui devrait permettre de créer 9000 emplois, selon une source proche de la direction.

Près de 50 000 salariés américains syndiqués de GM sont en grève depuis le 16 septembre, la plus longue depuis 1970. Ils réclament des hausses des salaires et l’amélioration de la situation des employés embauchés après le sauvetage historique du groupe de la faillite en 2009 par l’administration Obama.

L’arrêt de la production devrait coûter 2 milliards de dollars à GM, tandis que le manque à gagner est de plus de 4000 dollars nets par salarié, selon les calculs des experts.