Les citoyens de Malartic, en Abitibi, pourraient bientôt être dédommagés par Canadian Malartic. Trois ans après le dépôt de l’action collective contre la minière pour les impacts reliés à ses opérations, les deux parties sont parvenues à une entente à l’amiable. Elle sera présentée aux citoyens vendredi et devra être approuvée par le tribunal avant d’être en vigueur.

L’action collective déposée en juillet 2016 visait, entre autres, les nuisances reliées au bruit, à la poussière et aux vibrations découlant du dynamitage. L’entente à l’amiable entre le comité de citoyens et Canadian Malartic n’est pas parfaite, mais elle permet aux citoyens de faire des gains, selon Ugo Lapointe de la coalition Québec meilleure mine et de MiningWatch Canada, en entrevue avec La Presse.

« Au cours des procédures, les membres du recours avaient perdu une année de compensation, explique-t-il, soit l’année 2013, parce qu’une juge avait conclu que les nouveaux propriétaires de la mine n’étaient pas là en 2013. Dans l’entente à l’amiable, les citoyens la récupèrent et ont aussi trois années supplémentaires de compensation jusqu’en 2021. »

Selon les calculs d’Ugo Lapointe, une famille de quatre personnes propriétaire d’une maison durant les années 2013 à 2018 aurait une compensation reliée au bruit, à la poussière et au dynamitage de 26 000 $, en plus de 5000 $ destinés à des rénovations. Les propriétaires pourraient, par exemple, acheter de nouvelles fenêtres pour réduire le bruit et installer un échangeur d’air pour réduire la poussière. En plus d’obtenir ces dédommagements, les familles qui souhaitent déménager auraient aussi la possibilité de s’inscrire jusqu’en août 2020 à un programme de rachat de leur propriété par la minière.

Éviter un procès coûteux

Cette entente à l’amiable mettrait fin à des années de contestations judiciaires, éviterait un procès coûteux et annulerait tous les frais judiciaires des citoyens.

Ugo Lapointe tient à souligner que depuis le dépôt de l’action collective, Canadian Malartic a amélioré ses performances environnementales notamment en se procurant de nouveaux équipements et en cessant ses opérations quelques heures lorsque le bruit et la poussière sont trop présents.

« La minière voulait sans doute montrer patte blanche devant les juges, dit-il. Souhaitons que cette entente ne va pas inciter Canadian Malartic à diminuer ses bonnes pratiques. »

Magali Desjardins, porte-parole de la minière Canadian Malartic, nous a dit au téléphone qu’aucun commentaire ne serait émis ni par le comité de citoyens ni par la minière avant que l’entente ne soit autorisée par le tribunal.