(Londres) Le groupe britannique InterContinental Hotels (IHG) a dévoilé mardi des résultats en hausse pour le premier semestre malgré une activité morose aux États-Unis et en Chine face à la menace d’un ralentissement économique mondial.

Le bénéfice net a bondi de près d’un tiers à 306 millions de dollars au cours des six premiers mois de l’année, selon un communiqué du groupe qui possède les chaînes InterContinental, Holiday Inn et Crowne Plaza.

Cette hausse de rentabilité s’explique par une progression de 8 % du chiffre d’affaires, à 2,3 milliards de dollars, obtenue grâce à l’ouverture de chambres et malgré un contexte économique défavorable.

Le groupe a ouvert 30 000 chambres l’an dernier, portant à 856 000 son parc total, mais son revenu par chambre disponible (RevPAR), indicateur clef du secteur, n’a progressé que de 0,1 % à données comparables. Cet indicateur a même reculé de 0,2 % sur le seul deuxième trimestre.

« Dans un environnement marqué par une croissance plus faible du RevPAR, nous avons fait des progrès importants, en ouvrant un nombre record de chambres au premier semestre », souligne Keith Barr, directeur général du groupe.

Il évoque « des incertitudes macroéconomiques et géopolitiques sur certains marchés » qui pourront être atténuées par la diversification géographique de IHG.

Le RevPar a en particulier reculé de 0,3 % au premier semestre en Chine, avec un ralentissement de la demande de la part des entreprises. Le groupe évoque également une activité pénalisée à Hong Kong par les manifestations.

Aux États-Unis, le RevPar n’a augmenté que de 0,1 %, en raison d’un effet de comparaison défavorable, puisqu’un an plus tôt, la fréquentation des hôtels avait été soutenue par les ouragans aux États-Unis qui avaient éloigné les personnes touchées de leur domicile.

En Europe, IHG met en avant la baisse de 1 % du RevPAR en France en raison du mouvement des « gilets jaunes » à Paris, mais explique que le deuxième trimestre a été meilleur grâce à la Coupe du monde féminine de football et au salon aérien du Bourget.

Le marché sanctionnait de son côté le titre qui perdait 1,85 % à 5191,00 pence vers 9 h GMT (5 h HE) à Londres, après avoir grimpé depuis le début de l’année.

« Le groupe a séduit grâce à son modèle. Au lieu de détenir ses hôtels, il les gère en franchise, ce qui signifie qu’il n’a pas à investir des montants énormes pour se développer », remarque Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

« Toutefois, la demande pour ses chambres reste dépendante de la performance de l’économie mondiale, à propos de laquelle les craintes augmentent », sur fond de guerre commerciale sino-américaine, prévient-il.