(Montréal) Même après avoir récemment allongé plus d’un demi-milliard de dollars afin de réaliser deux acquisitions, CGI n’écarte pas la possibilité de poursuivre ses emplettes puisque les occasions semblent au rendez-vous.

Selon les dirigeants de la firme québécoise spécialisée dans les technologies de l’information et les services-conseils, les prix à payer pour potentiellement réaliser de nouvelles transactions semblent plus intéressants sur le Vieux-Continent.

« Du côté des sociétés publiques, notre titre a bien performé, contrairement à d’autres compagnies qui ont été exposées à certains éléments macroéconomiques en Europe », a indiqué mercredi le président et chef de la direction de CGI, George Schindler, au cours d’une conférence téléphonique visant à commenter les résultats du troisième trimestre, où l’entreprise a en partie répondu aux attentes des analystes.

En mars dernier, la multinationale avait annoncé l’acquisition de la firme suédoise Acando, qui compte plus de 2100 employés, pour près de 624 millions, avant de présenter, en juin, une offre d’environ 131 millions en vue de mettre la main sur Scisys, spécialisée dans les secteurs de l’industrie spatiale et de la défense, ainsi que dans les médias et l’information.

La conclusion de cette transaction concernant la firme britannique également présente en Allemagne est prévue d’ici la fin de l’année.

« En bref, nous sommes bien placés pour réaliser notre plan stratégique consistant à doubler la taille de CGI (qui compte quelque 77 500 employés) au cours des cinq à sept prochaines années », a dit M. Schindler.

Le chef de la direction financière de CGI, François Boulanger, a précisé que la société avait des liquidités supérieures à 1,3 milliard à sa disposition.

Malgré l’incertitude qui persiste toujours au Royaume-Uni — le quatrième marché en importance de la société — en raison du Brexit, l’impact devrait être limité sur les activités de l’entreprise, a une fois de plus répété M. Schindler.

Il pourrait toutefois y avoir un certain ralentissement, notamment en ce qui a trait à l’octroi de contrats, alors que le nouveau premier ministre Boris Johnson affirme que le Royaume-Uni quittera l’Union européenne le 31 octobre, avec ou sans accord.

« L’attention (du gouvernement) est tournée vers la planification de scénarios, et cela ne fait que créer un obstacle temporaire », a observé M. Schindler.

En hausse

Quant à sa performance financière pour la période de trois mois terminée le 30 juin, l’entreprise a engrangé un bénéfice net de 309,4 millions, ou 1,12 $ par action, en hausse de 7,3 % par rapport à il y a un an.

Ses revenus ont été 3,12 milliards, en progression de 6,1 %. Des augmentations ont été constatées dans tous les marchés, à l’exception du Royaume-Uni et de l’Australie, où les recettes ont fléchi de 1 %. CGI a expliqué que certains contrats n’avaient pas été renouvelés.

Selon Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, en excluant l’apport des acquisitions, la croissance interne du chiffre d’affaires de CGI a été d’environ 3,6 %, par rapport à 4 % au dernier trimestre.

« C’est une saine croissance, mais c’est la première fois depuis le troisième trimestre de l’exercice 2018 que la croissance interne ne s’est pas accélérée d’un trimestre à l’autre », a observé l’analyste, dans une note.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté s’est établi à 337,2 millions, ou 1,22 $ par action, par rapport à 309,7 millions, ou 1,08 $ par action, à la période correspondante de l’exercice précédent.

CGI a répondu aux attentes des analystes sondés par la firme Refinitiv, qui tablaient sur un profit ajusté par action de 1,22 $. Les revenus de l’entreprise se sont toutefois avérés sous la cible de 3,15 milliards.

À la fin du mois de juin, le carnet de commandes de la firme était de 22,42 milliards, par rapport à 22,4 milliards à la fin du troisième trimestre de l’exercice précédent.

Sur le parquet de la Bourse de Toronto, le titre de CGI a clôturé à 101,58 $, en recul de 2,79 $, ou 2,67 %.