(Québec) Le gouvernement Legault s’est dit prêt à investir des fonds publics pour inciter un acheteur québécois à acquérir le voyagiste Transat, mardi.

«On doit faire tous les efforts pour garder ce siège social au Québec», a affirmé sans détour le premier ministre François Legault.

Le voyagiste a confirmé en matinée être en pourparlers avec un groupe dont l’identité n’a pas été divulguée.

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a confirmé que, «de toute évidence», il ne s’agit pas d’une société québécoise. Il a indiqué que la priorité du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) sera de protéger l’entreprise, qui compte environ 5000 employés et dont le siège social se trouve à Montréal.

«C’est une pancarte Royal LePage qu’on a mise ce matin», a-t-il résumé.

Dans son budget, le gouvernement Legault a réservé une somme d’un milliard pour protéger les sièges sociaux. Il a aussi haussé d’un milliard le budget annuel d’Investissement Québec afin que cette société d’État fournisse du capital de risque à des entrepreneurs.

Ces deux programmes pourront être utilisés pour épauler un acquéreur local intéressé par les activités de Transat, a expliqué M. Fitzgibbon. En revanche, a-t-il précisé, il n’est pas question que le gouvernement achète lui-même l’entreprise pour l’opérer.

«Il est clair que si des intérêts québécois veulent acheter Transat, on va être là pour les aider à le faire si l’affaire a du sens, a résumé M. Fitzgibbon. Par contre, le gouvernement n’ira pas lui-même acheter Transat.»

«Gros pincement au cœur»

Plus tôt dans la journée, François Legault a admis avoir ressenti un «gros pincement au cœur» en apprenant la mise en vente de Transat, une entreprise qu’il a cofondée en 1987.

«J’ai pensé tout de suite aux employés de Transat, a dit M. Legault. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que, pour moi, je vais tout faire pour garder le siège social au Québec.»

Bien qu’il ne détienne aucun intérêt financier dans Transat, le premier ministre a reconnu qu’il se trouve dans une situation d’intérêts en raison de son attachement personnel à la société. Il charge donc le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, de s’enquérir de la situation et, au besoin, d’identifier un acheteur québécois pour reprendre la société.

«Je suis d’accord, il y a un certain conflit d’intérêts, non pas financier, mais émotif, a convenu le premier ministre. C’est pour cela que je vais laisser le dossier à Pierre Fitzgibbon.»