Le grand patron de Suncor Énergie a bon espoir que de nouveaux pipelines seront construits depuis que le premier ministre Justin Trudeau a visité sa nouvelle mine de sables bitumineux Fort Hills, au début avril.

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, mercredi, Steve Williams a dit avoir expliqué à M. Trudeau que l'accès aux pipelines devait être assuré si l'industrie voulait être en mesure d'attirer les capitaux dont elle a besoin pour croître.

M. Williams a répété qu'il n'investirait pas dans de nouveaux grands projets de sables bitumineux si de nouveaux pipelines n'étaient pas construits.

Suncor a indiqué que le rabais consenti pour le mélange de bitume Western Canadian Select, par rapport au brut new-yorkais West Texas Intermediate, s'était accru pour atteindre 24 $ US par baril au premier trimestre, soit le double du rabais moyen de 12 $ US le baril observé au quatrième trimestre de 2017.

Cet accroissement de l'écart a été attribué à la difficulté d'exporter le brut lourd hors de l'Ouest canadien, en raison du manque de capacité des pipelines.

Suncor a fait état d'une baisse de production pour son plus récent trimestre, clos le 31 mars, en raison de pannes liées aux températures froides à Base Camp, au nord de Fort McMurray, en Alberta, ainsi que près de sa mine de sables bitumineux de Syncrude Canada.

La production totale en amont a atteint l'équivalent de 689 400 barils de pétrole par jour au premier trimestre, comparativement à celle de 725 100 barils par jour de la même période un an plus tôt. La production des sables bitumineux a reculé à 404 800 barils par jour, en regard de celle de 448 500 barils par jour il y a un an.

Ces activités n'ont pas été à la hauteur des normes de Suncor, a affirmé M. Williams lors de la conférence téléphonique, en assurant que l'entreprise ferait mieux.

Le bénéfice net de Suncor a reculé à 789 millions au premier trimestre, comparativement à 1,35 milliard à la même période en 2017.

L'écart entre les prix des différents mélanges de brut n'a cependant pas eu d'impact sur les résultats de Suncor, a précisé M. Williams, puisque ce qui a été perdu dans le prix des sables bitumineux a été récupéré par l'entremise des activités de marketing et de raffinage, qui ont profité du faible coût de la matière première, ainsi que d'une forte capacité utilisée et de larges marges de profit.

Les résultats du premier trimestre comprenaient une perte hors trésorerie de 329 millions liée à la dette libellée en devises étrangères.

Un gain hors trésorerie de 133 millions a aussi été inscrit aux résultats en lien avec l'échange de la totalité des propriétés foncières minières de Suncor dans le nord-est de la Colombie-Britannique et d'une contrepartie de 52 millions contre une participation de 37 % dans Canbriam Energy.