JPMorgan Chase a lancé de la plus belle des manières la saison des résultats trimestriels des grandes banques américaine vendredi en annonçant une solide performance due au rebond du courtage alimenté par la forte volatilité sur les marchés financiers au premier trimestre.

Son bénéfice net a bondi de 35,1% à 8,7 milliards de dollars, un record, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 2,37 dollars contre 2,28 dollars anticipés.

Ces résultats ont également été dopés par un gain de 505 millions de dollars résultant d'un changement d'une règle comptable notamment pour les activités de gestion d'actifs et de banque d'affaires.

Tiré par une hausse des recettes générées par la banque de détail, le chiffre d'affaires a augmenté de 10,3% à 28,52 milliards de dollars, contre 27,63 milliards escomptés.

Cette publication était saluée à Wall Street où le titre gagnait 1,37% à 114,93 dollars vers 11H50 GMT dans les échanges électroniques de pré-séance.

Affirmant que l'année 2018 avait «bien» commencé, le PDG Jamie Dimon a souligné que la plupart des activités de l'établissement «se portaient bien».

«L'économie globale continue de s'améliorer et nous restons optimistes sur un impact positif de la réforme fiscale aux États-Unis. La confiance des entreprises reste au beau fixe et les consommateurs profitent d'une hausse des salaires et de la solidité du marché du travail», a déclaré le dirigeant, cité dans le communiqué.

Après avoir souffert l'an dernier, le courtage a retrouvé des couleurs, enregistrant une hausse de ses recettes de 15% à 7,5 milliards de dollars principalement grâce au trading des actions et autres titres financiers (+25%).

Cette bonne santé des activités spéculatives s'explique par une forte volatilité lors des mois de février et mars alimentée par les craintes de guerre commerciale, les tensions géopolitiques et les interrogations sur une règlementation potentielle du secteur technologique après des scandales portant sur l'utilisation de données personnelles.

Stagnation des prêts aux entreprises

L'indice Vix mesurant le niveau de la volatilité à la Bourse de New York a terminé le trimestre à 19, un haut niveau jamais atteint en 2017.

Outre le courtage, JPMorgan a également bénéficié d'une solide performance de sa banque de détail, qui regroupe les prêts, dépôts et autres services proposés aux particuliers et aux commerçants, et est soutenue par les hausses de taux d'intérêt effectuées récemment par la banque centrale (Fed).

Les revenus générés par ses cartes bancaires et les crédits auto ont augmenté de 18,3% à 5,37 milliards de dollars, ce qui s'est traduit par une amélioration des marges bénéficiaires de la banque.

Seul hic, les prêts octroyés aux grandes entreprises ont stagné comparé au trimestre précédent à 202,37 milliards de dollars, en dépit de l'abaissement du taux d'imposition des entreprises de 35 à 21%. Analystes et experts faisaient valoir jusqu'ici que la réforme fiscale était de nature à inciter les banques à prêter aux sociétés.

C'est un «environnement ultra concurrentiel», a fait valoir Jamie Dimon, qui avait jusqu'ici expliqué les réticences des banques à ouvrir le robinet du crédit par la paralysie politique au Congrès américain.