Le propriétaire du populaire site de jeu en ligne PokerStars s'attend à une autre année de solide croissance, après avoir affiché pour son exercice 2016 des revenus records malgré une série de revers, incluant les accusations de délit d'initié portées contre son fondateur.

En plus des accusations contre son ancien président et chef de la direction David Baazov, Amaya doit aussi composer avec une longue révision stratégique, un fort taux de roulement chez ses hauts dirigeants et l'attention que lui portent les autorités réglementaires.

«Les activités de l'entreprise n'ont pas été touchées, en grande partie, par les vents contraires de 2016», a estimé mercredi le chef de la direction, Rafi Ashkenazi, lors d'une conférence téléphonique pour discuter des plus récents résultats financiers de l'entreprise.

M. Baazov a récemment vendu certaines de ses actions d'Amaya. Il subira son procès en novembre, à la suite d'une enquête sur des allégations de délit d'initié. Il a plaidé non coupable.

La société recompose son équipe de haute direction, notamment en embauchant un nouveau directeur financier, et prévoit investir plus d'argent dans le marketing et l'amélioration des relations avec les investisseurs et les communications, a indiqué M. Ashkenazi.

«L'Amaya que vous voyez aujourd'hui est bien différente que l'Amaya de 2015, et d'ici la fin de l'année, nous prévoyons que nous aurons entamé un nouveau chapitre dans l'histoire de notre croissance», a-t-il affirmé.

Les actionnaires se feront demander d'autoriser un changement de nom pour l'entreprise lors de leur prochaine assemblée annuelle, cet été, a ajouté M. Ashkenazi.

Un porte-parole d'Amaya a précisé, plus tard, que la proposition de nouveau nom serait dévoilée avant le vote, mais il n'a pas voulu dire ce qui avait motivé cette demande de changement.

L'analyste Kevin Wright, de Canaccord Genuity, ne serait pas surpris de voir l'entreprise adopter le nom de son principal site de jeu, PokerStars, qu'Amaya a acquis dans le cadre d'une transaction de 4,9 milliards $ US en 2014.

Amaya a affiché un bénéfice net de 45 millions $ US, soit 23 cents US par action, pour son quatrième trimestre clos le 31 décembre. En comparaison, elle avait réalisé une perte de 15,2 millions $ US, soit 11 cents US par action, pour la même période un an plus tôt. Ses revenus ont grimpé de 5,9% pour atteindre 310,4 millions $ US au plus récent trimestre.

Le résultat trimestriel ajusté a grimpé de 30% à 107 millions $ US, soit 53 cents US par action. Les analystes s'attendaient à un bénéfice ajusté par action de 50 cents US, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters. Les revenus étaient, eux aussi, légèrement supérieurs aux attentes.

Pour l'ensemble de l'exercice, Amaya a engrangé un bénéfice ajusté de 366,7 millions $ US. L'entreprise calcule que ce projet ajusté grimpera entre 400 millions $ US et 430 millions $ US cette année.

La société fait croître ses activités de casino en ligne et de paris sportifs dans l'espoir de contrebalancer un déclin dans ses activités de poker. Les revenus associés à ce dernier jeu ont diminué de 5,1% au cours du trimestre, tandis que ceux liés aux casinos et aux paris sportifs ont bondi de près de 63%.