Le grand patron de Tembec est curieux de voir de quelle façon le lobby américain du bois d'oeuvre fera valoir ses arguments s'il tente d'obtenir l'imposition de droits punitifs à l'égard des exportations canadiennes.

«Ça été une bonne année pour l'industrie canadienne alors il pourrait être difficile de prouver qu'il y a eu du dumping de notre part», a expliqué James Lopez, jeudi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre.

Du même souffle, M. Lopez a souligné que les producteurs américains n'avaient pas éprouvé de difficultés au cours des 12 derniers mois, ce qui, à son avis, rend difficilement justifiable l'imposition de droits compensatoires à la frontière.

Plusieurs s'attendent à ce que la coalition américaine du bois d'oeuvre dépose une requête au cours des prochaines semaines dans l'espoir d'obtenir des barrières tarifaires qui, selon certains observateurs, pourraient totaliser plus de 25 % à compter du deuxième trimestre de 2017.

«Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de tentative, a indiqué M. Lopez. Mais il y a toutefois certains éléments qui pourraient rendre la démarche plus compliquée.»

Le président et chef de la direction de Tembec n'a pas voulu spéculer sur les discussions corsées entre le Canada et les États-Unis, mais il s'est dit encouragé de voir les pourparlers se poursuivre.

Le Québec, comme l'Ontario, fait valoir que le système d'enchère sur le bois d'oeuvre en vigueur est similaire à ce qui existe aux États-Unis, ce qui devrait assurer un certain libre-échange.

Tembec (TSX:TMB) a par ailleurs terminé son exercice en dévoilant des profits de 12 millions, ou 12 cents par action, au quatrième trimestre, période au cours de laquelle ses revenus ont aussi affiché une progression.

À la même période l'an dernier, la compagnie forestière québécoise avait affiché une perte nette de 32 millions, ou 32 cents par action.

Pour la période de trois mois terminée le 24 septembre, les revenus ont grimpé de 4,3 % pour s'établir à 389 millions.

Tembec a attribué cette performance trimestrielle à l'absence de dépenses significatives pour de la maintenance, ainsi qu'à une baisse de 1 % de la valeur du dollar canadien par rapport au billet vert américain.

Cette performance trimestrielle a été bien accueillie par les investisseurs. En fin de séance, à la Bourse de Toronto, le titre de l'entreprise bondissait de 10,43 %, ou 12 cents, pour se négocier à 1,27 $.

«Je ne suis pas seulement satisfait de notre fin d'année, a expliqué M. Lopez. D'une année à l'autre, il y a eu une amélioration significative de notre productivité et cela est maintenant enchâssé dans nos activités.»

Pour sa part, le bénéfice d'exploitation ajusté a bondi de 58 %, à 57 millions.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur un profit par action de cinq cents ainsi qu'un bénéfice d'exploitation ajusté de 42 millions.

Les secteurs des produits forestiers, des pâtes à papier ainsi que des papiers ont affiché une croissance de leurs bénéfices.

Pour l'exercice, Tembec a réalisé des profits de 20 millions sur des revenus de 1,5 milliard. En 2015, l'entreprise avait affiché une perte de 150 millions en réalisant des recettes de 1,4 milliard.

Si l'entreprise a terminé l'année sur une bonne note, l'analyste Paul Quinn, de RBC Marchés des capitaux, a souligné, dans une note, que la performance du premier trimestre de l'exercice 2017 serait influencée négativement par une interruption de deux semaines à son usine française de Tartas pour de la maintenance.

L'entreprise, présente surtout au Québec, en Ontario ainsi qu'en France, compte quelque 3000 travailleurs.