WSP Global effectué près de 450 mises à pied au Canada depuis le début de l'année en raison de la morosité économique persistante dans les provinces pétrolières et des dépenses fédérales en infrastructures qui se font toujours attendre.

Au troisième trimestre, près de 250 personnes ont quitté la firme d'ingénierie montréalaise, ce qui représente environ près de trois pour cent son effectif canadien actuel de 8100 employés. La moitié des départs ont eu lieu dans l'ouest du pays.

«Il faut rappeler que nous avons acheté sept entreprises au cours des deux dernières années au Canada et il est maintenant temps de prendre une pause pour tout intégrer», a souligné mardi la vice-présidente des relations avec les investisseurs, Isabelle Adjahi, au cours d'un entretien téléphonique.

Pour le troisième trimestre, période au cours de laquelle WSP Global a dépassé les attentes des analystes en affichant des profits et revenus en hausse, la charge liée aux départs est inférieure à 1 million, a indiqué Mme Adjahi. La majorité des mises à pied effectuées au cours du trimestre étaient attribuables à des fins de contrats estivaux, a-t-elle ajouté.

Dans le cadre de sa mise à jour économique, la semaine dernière, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, avait notamment concédé que les 11,9 milliards $ prévus dans l'enveloppe pour les dépenses en infrastructures avaient été octroyés moins rapidement que prévu.

«Lorsque cela sera enclenché, nous avons bon espoir d'avoir le problème inverse (et de procéder à des embauches)», a affirmé Mme Adjahi, ajoutant que le «gros» des réductions de personnel avait été complété au Canada.

Grâce aux acquisitions, les revenus canadiens de WSP Global ont progressé de 22,3 pour cent, à 238,8 millions, au troisième trimestre. Ils ont toutefois affiché une croissance interne négative de 11,3 pour cent en raison de la déprime prolongée des prix du pétrole et du gaz naturel, et des dépenses fédérales qui sont font attendre dans les infrastructures.

La firme de génie prévoit également être en mesure de réduire ses dépenses au pays en continuant de consolider ses bureaux canadiens, ce qui, selon Mme Adjahi, ne devrait pas se traduire par d'autres, mises à pied.

Pour la période de trois mois terminée le 24 septembre, WSP Global a engrangé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 63,3 millions, ou 63 cents par action, en hausse de 25,6 % par rapport à la même période l'an dernier.

Le chiffre d'affaires a affiché une croissance de 3,3 %, à 1,52 milliard.

Abstraction faite des éléments non récurrents, WSP Global a engrangé un profit ajusté de 77,2 millions, ou 77 cents par action, par rapport à 74 millions, ou 81 cents par action, il y a un an.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 75 cents et sur des revenus de 1,21 milliard.

«Cette performance, atteinte malgré les défis présents au Canada, illustre une fois de plus la force de notre modèle basé sur la diversification géographique et sectorielle», a souligné le président et chef de la direction de WSP Global, Alexandre L'Heureux.

La firme d'ingénierie a également resserré certaines prévisions pour l'exercice, indiquant que ses revenus devraient osciller entre 4,7 milliards et 4,9 milliards, comparativement à sa prévision antérieure de 4,6 milliards à 5,1 milliards. La fourchette de son bénéfice d'exploitation ajusté devrait s'établir entre 485 millions et 505 millions, par rapport à entre 465 millions à 515 millions précédemment.

Cette révision à la baisse n'a pas semblé inquiéter les analystes financiers, qui, dans l'ensemble, ont accueilli favorablement la performance trimestrielle de WSP Global.

«La firme demeure bien positionnée pour continuer à consolider le secteur très fragmenté de l'ingénierie», écrit l'analyste Yuri Link, de Cannacord Genuity, dans une note envoyée par courriel.

À la Bourse de Toronto, l'action de WSP Global a clôturé mardi à 42,32 $, en hausse de 59 cents, ou 1,4 %.