La Banque de Montréal a vu le bénéfice de son premier trimestre grimper de sept pour cent par rapport à l'an dernier pour atteindre 1,07 milliard, même si son portefeuille de prêts a commencé à ressentir un certain impact lié à la baisse des prix du secteur de l'énergie.

«Nous nous attendions à voir une augmentation des prêts douteux, en particulier dans le groupe du pétrole et du gaz naturel, et c'est ce que nous avons observé, mais ce n'était certainement pas un désastre», a noté l'analyste Jim Shanahan, de la firme Edward Jones, après la publication des résultats de la banque, mardi.

Des analystes avaient prédit que le plongeon des prix du pétrole brut se traduirait par de plus importantes pertes sur prêts pour les banques, lorsque les entreprises du secteur de l'énergie et les consommateurs des provinces productrices de pétrole commenceraient à ne plus être en mesure d'effectuer leurs paiements de remboursement.

Mais, jusqu'à maintenant, les problèmes de crédit qui se sont manifestés dans les comptes des prêteurs ont été peu importants et gérables.

Du côté des consommateurs, les emprunteurs canadiens se sont montrés plus résilients que plusieurs analystes ne l'avaient prédit, a ajouté M. Shanahan.

«Malgré ce qui semble être un environnement très difficile, particulièrement en Alberta, en Saskatchewan et en Alberta - où les taux de chômage sont près de sommets de 10 ou 20 ans - les Canadiens continuent de payer leurs factures», a expliqué M. Shanahan.

«Cela en dit long sur les ménages canadiens.»

Entre-temps, les prêts de la Banque de Montréal aux entreprises pétrolières qui risquent de ne pas être remboursés complètement ont grimpé à 162 millions au cours du trimestre - une augmentation de près de 60% par rapport au trimestre précédent.

Cependant, malgré cette hausse, l'analyste John Aiken, de Barclays, a estimé que les prêts en souffrance du secteur de l'énergie restaient modestes, ne représentant que 2,2% des prêts de l'institution au secteur du pétrole et du gaz naturel.

«Même si la faiblesse continue de s'infiltrer dans le portefeuille de l'énergie de la Banque de Montréal, celui-ci ne montre toujours pas en voie de craquer», a affirmé M. Aiken dans une note à ses clients.

Les services bancaires personnels et commerciaux de la Banque de Montréal ont vu leur profits grimper de cinq pour cent par rapport à l'an dernier pour atteindre 529 millions, malgré les difficultés de l'économie nationale et les avertissements soutenus en ce qui a trait à la possibilité que les emprunteurs, déjà fortement endettés, commencent à réduire leur recours aux prêts.

Au sud de la frontière, la Banque de Montréal a profité de l'acquisition des activités de financement en transport du conglomérat General Electric. La division des services personnels et commerciaux a pour sa part affiché un bénéfice net de 251 millions, en hausse de 31% par rapport à l'an dernier.

Une glissade d'environ 7% du bénéfice de la division de la gestion du patrimoine, qui s'est établi à 148 millions, par rapport à 159 millions un an plus tôt, a été attribuée aux mauvaises conditions du marché.

«Nos résultats du dernier trimestre renforcent la confiance que l'exécution réussie de notre stratégie nous permettra de répondre aux attentes changeantes des clients et de continuer à offrir un bon rendement dans un contexte perturbé», a affirmé dans un communiqué le chef de la direction de la Banque de Montréal, Bill Downe.