La firme montréalaise CGI (T.GIB.A) est en mesure de procéder à une autre acquisition afin d'accroître sa taille puisqu'elle est financièrement en «bonne position» pour le faire, estime son président et chef de la direction, Michael Roach.

«Nous regardons continuellement parce que si vous ne le faites pas une occasion peut se présenter et être conclue rapidement», a-t-il affirmé, mercredi, au cours d'une conférence téléphonique concernant les résultats du troisième trimestre du spécialiste des technologies de l'information.

Le dossier a été abordé lorsqu'un analyste a questionné M. Roach quant à l'intégration de la firme britanno-néerlandaise Logica, acquise en 2012 au coût de 2,8 milliards $.

«Nos liquidités sont de retour à un niveau plus traditionnel, a affirmé le patron de CGI. Nous sommes stables, ce qui nous permettrait de réaliser une acquisition.»

Au troisième trimestre, CGI a généré des liquidités de 345,9 millions $, par rapport à 133 millions $ à la même période l'an dernier. Sur 12 mois, l'entreprise a généré des flux de trésorerie de 1,1 milliard $, en plus de réduire sa dette de 500 millions $.

«Il y a des occasions (d'acquisition), a dit M. Roach. Nous n'allons pas hésiter à (aller de l'avant) si une occasion se présente au bon moment et au bon prix.»

Le pdg de CGI n'a toutefois pas fourni de détails sur le montant que la firme québécoise était prête à allonger ainsi que sur les endroits dans le monde où pourraient se réaliser les acquisitions.

La société québécoise a par ailleurs vu ses profits et revenus grimper au troisième trimestre, ce qui ne l'a toutefois pas empêché de rater de peu la cible des analystes sondés par Thomson Reuters.

Son bénéfice net a grimpé de 26,3% pour atteindre 225,1 millions $, ou 71 cents par action, alors que le chiffre d'affaires s'est établi à 2,66 milliards $, en hausse de 3,8% par rapport au troisième trimestre de 2013.

En excluant certains éléments spécifiques, le bénéfice net ajusté de CGI s'est chiffré à 229,8 millions $, ou 72 cents, en hausse de 14,3% par rapport à celui de 200,4 millions $, ou 63 cents par action, du même trimestre à l'exercice précédent.

De leur côté, les analystes s'attendaient à un bénéfice ajusté de 73 cents par action ainsi qu'à des revenus de 2,7 milliards $.

La valeur des contrats signés au cours du trimestre terminé le 30 juin a par ailleurs fléchi de 11% pour s'établir à 2,5 milliards $ - dont 1,7 milliard $ en Europe.

«Cela correspond à nos prévisions, mais nous serons attentifs à ce qui se passe en Amérique du Nord en ce qui a trait à l'avenir», a souligné l'analyste Maher Yaghi, de Valeurs mobilières Desjardins.

La société informatique québécoise a de son côté attribué ce recul à une réduction des contrats octroyés par le gouvernement des États-Unis, ce qui influence négativement sa filiale américaine CGI Federal.

«Tous les joueurs (aux États-Unis) sont affectés par cette situation, a dit M. Roach. C'est difficile de savoir quand cela va changer, mais nous croyons que cela devrait s'arranger.»

CGI a rappelé que d'importantes coupes budgétaires sont survenues aux États-Unis au cours de la dernière année et que son administration gouvernementale a même été temporairement paralysée, ce qui a mis un frein à l'octroi de contrats dans le secteur public.

«Nous sommes plus avantagés que nos concurrents puisque nous avons des revenus récurrents là-bas, a dit le dirigeant de l'entreprise. Nous sommes aussi actifs dans les secteurs où les dépenses sont les plus élevées.»

Quant au carnet de commandes de CGI, il atteignait 18,8 milliards $ au troisième trimestre, en hausse par rapport à 18,74 milliards $ au même moment l'an dernier.

Fondée en 1976, CGI est la cinquième plus importante entreprise indépendante de services en technologies de l'information et en gestion des processus d'affaires au monde.