Aéroports de Montréal (ADM) demande à 93 de ses employés des diminutions de salaire d'environ 30 %, sinon il pourrait recourir à la sous-traitance pour les remplacer. Une démarche qui soulève l'ire des employés et de leur syndicat.

« C'est comme une claque dans la face. L'aéroport est en excellente santé financière, on ne comprend pas pourquoi ils veulent diminuer le service à la clientèle. On oublie le service offert aux usagers de l'aéroport. Il y a des employés qui sont partis en pleurant, malades, pas capables de retourner travailler », dit Yvon Barrière, vice-président régional pour l'Alliance de la fonction publique du Canada.

L'organisme qui gère l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau demande à ses 93 préposés à l'accueil et agents au bureau des permis des réductions de salaire de 27 % à 33 %, sinon il pourrait avoir recours à la sous-traitance. Le syndicat s'explique mal cette proposition, d'autant plus que Aéroports de Montréal (ADM) est en croissance et a généré un excédent de 40 millions sur des revenus de 580 millions en 2017. Le syndicat estime que le recours à la sous-traitance ferait épargner 1,5 million par an. La démarche de sous-traitance d'ADM touche 15 % de ses 600 employés.

« Se faire traiter de la sorte, c'est inacceptable, dit Josée Dubois, présidente de la section locale du syndicat. On n'est pas en situation financière précaire, tout va bien, il y a plein de projets en vue. C'est complètement aberrant et inacceptable, considérant la situation financière de l'employeur. »

Des baisses jusqu'à 33%

Aéroports de Montréal (ADM), un organisme sans but lucratif qui gère l'aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau ainsi que l'aéroport de Mirabel, demande au syndicat de faire une contre-proposition qui diminuerait le salaire des 93 employés syndiqués de 27 % à 33 %. Les employés gagnent actuellement entre 35 000 $ et 65 000 $ par an (taux horaire entre 17 $ et 32,50 $). ADM a reçu des propositions de sous-traitants mais n'a pas décidé s'il comptait aller en sous-traitance. Le syndicat a jusqu'au 28 décembre pour décider s'il fera une contre-proposition à l'employeur.

La convention collective permet de recourir à la sous-traitance, mais le syndicat fait valoir que l'employeur n'y a eu recours qu'une seule fois, il y a plusieurs années, pour trois employés informatiques.

ADM indique étudier l'option de la sous-traitance pour diminuer ses coûts. « Aéroports de Montréal est et a toujours été à l'affût de zones potentielles d'amélioration de sa compétitivité par rapport aux autres aéroports ou au marché en général », a indiqué ADM par courriel.

Le syndicat compte utiliser des moyens de pression pour convaincre ADM de reculer. Comme recourir à la grève ? « Il y a des moyens de pression prévus à l'horaire, dit Yvon Barrière. Présentement, en bon joueur, on s'est entendus qu'on ne toucherait pas au service à la clientèle. »

Les employés ont appris la démarche d'ADM cette semaine. Le syndicat rencontrera aujourd'hui le PDG d'ADM, Philippe Rainville. Il a aussi demandé à rencontrer le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau.