Dans un document déposé la semaine dernière auprès du gouvernement britannique, Boeing affirme être toujours à la recherche d'une entente négociée avec Bombardier dans la cause qui oppose les deux entreprises aux États-Unis, ce que nie fermement Bombardier.

Le Comité sur les affaires nord-irlandaises du Parlement britannique se penche actuellement sur la bataille juridique entre Bombardier et Boeing, ainsi que sur le partenariat annoncé entre l'entreprise montréalaise et Airbus. Bombardier est l'un des plus importants employeurs d'Irlande du Nord, au point où sa présence est considérée comme critique dans une région instable politiquement.

À au moins deux occasions dans un document visant essentiellement à décourager le gouvernement britannique d'adopter à son endroit des mesures punitives en raison des torts qu'elle cause à Bombardier aux États-Unis, Boeing laisse entendre qu'elle négocie une entente avec l'entreprise québécoise.

« Boeing a tenté de manière répétée de trouver une solution négociée à cette dispute [avec Bombardier]. Ces essais ont réduit, mais n'ont pu, jusqu'à présent, combler l'écart entre les deux parties », lit-on dans un extrait d'un document déposé devant le gouvernement britannique par Boeing.

« Boeing continue de chercher des façons de négocier, écrit-on. Boeing a apprécié les efforts déployés par des ministres britanniques pour résoudre ce problème. »

L'entreprise américaine revient à la charge en fin de missive.

« Boeing continue de chercher une entente négociée au litige américain avec Bombardier, qui implique une seule vente à une seule compagnie aérienne, mais le temps file. »

« Rien de vrai »

Ces affirmations de Boeing ont semblé surprendre Bombardier. Selon un porte-parole, il n'y a « rien de vrai » dans ces déclarations.

« Boeing continue de défendre avec agressivité sa plainte sans fondement qui contient une attaque directe contre les politiques que le Royaume-Uni et l'Irlande du Nord ont choisies pour soutenir leur industrie aéronautique. Il n'y a aucune discussion en cours afin d'en arriver à une entente [avec Boeing] », a dit Simon Letendre.

Joint au téléphone, un porte-parole de Boeing n'a pas souhaité fournir davantage d'informations, préférant « laisser le texte parler de lui-même ».

Des discussions ont bel et bien déjà eu lieu entre Bombardier et Boeing en vue d'en venir à une entente, selon ce qu'a rapporté le Globe and Mail à la fin octobre. Ces négociations impliquaient aussi l'ambassadeur canadien à Washington, David McNaughton, à titre d'intermédiaire.

Selon ce que rapporte le quotidien torontois, Boeing y a subitement mis fin à la fin août, par un appel à M. McNaughton un samedi matin. Quelques semaines plus tard, le département américain du Commerce évaluait à près de 220 % les droits compensatoires qu'il faudrait imposer aux avions de la C Series en raison de subventions « illégales » reçues par Bombardier. Il y a ajouté des droits antidumping de près de 80 % par la suite.