Le fabricant de véhicules récréatifs BRP (T.DOO) se prépare à un ralentissement des ventes en Russie dans la prochaine année en raison de l'«instabilité politique et économique» dans ce marché, le troisième en importance pour la compagnie de Valcourt.

Le marché russe, qui a connu une croissance annuelle de 20 % au cours de la dernière décennie, a été ébranlé ces six derniers mois en raison d'une demande plus faible attribuable aux piètres conditions de neige et au déclin marqué de la valeur du rouble, précisé le fabricant de motoneiges, motomarines et véhicules tout-terrain.

Le dur coup subi par la devise a contraint les commerçants à augmenter les prix, plombant les ventes, particulièrement dans les trois derniers mois de l'exercice annuel de BRP.

L'entreprise établie en Estrie prédit désormais une réduction de 20 % du volume de ses ventes russes après avoir discuté de l'impact potentiel de la crise en Ukraine avec ses distributeurs locaux. Il pourrait en résulter une baisse de 10 cents du bénéfice par action.

«Nous demeurons conscients des défis auxquels nous pourrions faire face si les consommateurs de cette région devaient reporter leur décision d'achats. Ainsi, nous avons été prudents dans nos prévisions, et nous continuerons de surveiller la situation de près», a affirmé le président et chef de la direction, José Boisjoli, vendredi, durant une conférence téléphonique avec des analystes à la suite du dévoilement de résultats du quatrième trimestre inférieurs aux attentes.

La Russie compte pour la majeure partie des ventes de 235 millions $ de BRP en Europe de l'Est.

À la Bourse de Toronto, l'action de BRP a reculé vendredi de 3,46 $, ou près de 11 %, et clôturé à 28,40 $.

BRP a affiché une perte nette de 6,3 millions de dollars et des revenus de 902,9 millions pour les trois mois clos le 31 janvier. Au trimestre correspondant de l'année précédente, l'entreprise avait enregistré un bénéfice net de 35,8 millions de dollars et des revenus de 791,5 millions.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice ajusté se chiffre à 48,3 millions de dollars, ou 41 cents par action, comparativement à 36,5 millions, ou 35 cents par action un an plus tôt.

Les analystes consultés par Thomson Reuters s'attendaient à un bénéfice ajusté de 45 cents par action et à des revenus de 851,8 millions de dollars.

Pour l'ensemble de l'exercice, BRP a engrangé un bénéfice ajusté de 168,3 millions de dollars, ou 1,49 $ par action, en hausse de 15 % par rapport à l'exercice précédent, alors que les revenus ont dépassé le cap des 3 milliards de dollars pour la première fois, bondissant de 10,3 %, à 3,2 milliards de dollars.

En incluant les éléments non récurrents, le bénéfice pour l'exercice a été de 59,7 millions de dollars, soit environ la moitié des 119,2 millions engrangés l'année précédente.

Tout de même, le coup dur potentiel dans l'un de ses principaux marchés s'inscrit dans des projections généralement positives de BRP pour l'exercice à venir. L'entreprise s'attend à une augmentation du bénéfice ajusté d'entre 10 et 17 % par rapport à l'année précédente, pour atteindre un niveau entre 1,55 $ et 1,65 $ par action. Les revenus augmenteraient de 9 à 13 %.

L'analyste Benoît Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, a affirmé que les projections de BRP pour la prochaine année demeuraient «solides», offrant une belle occasion pour les investisseurs en raison des résultats plus faibles qu'anticipé au quatrième trimestre.