Porter Airlines a confirmé mercredi son intention d'ajouter des jets CSeries de Bombardier (T.BBD.B) à sa flotte afin de desservir l'Ouest de l'Amérique du Nord, Terre-Neuve-et-Labrador et la Floride à partir de l'aéroport Billy-Bishop du centre-ville de Toronto.

Pour que ce projet puisse se concrétiser, Porter devra convaincre la Ville de Toronto, le gouvernement fédéral et l'Administration portuaire de Toronto de modifier la réglementation actuelle. L'entente tripartite qui régit l'aéroport Billy-Bishop interdit en effet l'utilisation d'avions à réaction.

Le cas échéant, il faudrait aussi allonger la piste la plus longue de l'aéroport de 168 mètres à chaque extrémité, et ce, dans l'eau. La piste mesure actuellement 1216 mètres alors que l'avion CS100 de Bombardier a besoin d'au moins 1509 mètres pour décoller.

Si le projet reçoit les autorisations requises, Porter achètera 12 appareils CS100 au coût de 870 millions de dollars US (avant les rabais). En vertu d'une lettre d'intention signée en décembre avec Bombardier, qui vient d'être convertie en entente d'achat conditionnelle, Porter prend également des options sur 18 avions de plus, ce qui porterait la valeur totale du contrat à 2,08 milliards $ US.

Dans l'espoir de rallier les décideurs politiques à son projet, Porter joue la carte nationaliste et assure que les avions CS100 respecteront les normes strictes de bruit en vigueur à l'aéroport Billy-Bishop. Dans le communiqué publié mercredi, le grand patron du transporteur, Robert Deluce, fait valoir que le CSeries, qui sera assemblé à Mirabel, au nord de Montréal, «est l'avion commercial le plus silencieux au monde».

Selon Porter, le modèle CS100 en configuration de 107 sièges permettra de relier Toronto à des destinations comme Vancouver, Edmonton, Calgary, Winnipeg, Los Angeles, la Floride et les Antilles. Porter s'en prendrait ainsi directement à Air Canada [[|ticker sym='T.AC.B'|]] et à Westjet [[|ticker sym='T.WJA'|]].

Si le projet va de l'avant, Porter deviendra le client de lancement de la CSeries au Canada. La livraison du premier CS100 à l'entreprise torontoise est prévue pour 2016. L'entente dévoilée mercredi comprend également des droits d'achat pour six avions turbopropulsés Q400 de Bombardier, une affaire de 210 millions de dollars US.

En fin d'avant-midi, mercredi, l'action de Bombardier gagnait 1,2% et s'échangeait à 4,13$, à la Bourse de Toronto.