Maintenant qu'Aveos ne fait plus partie du paysage, Air Canada s'attend à une diminution de ses coûts de maintenance à long terme et à une plus grande efficacité.

«À long terme, nous nous attendons à une baisse des coûts de maintenance et à une amélioration du temps de rotation, ce qui permettra d'avoir plus d'avions en service», a déclaré hier le vice-président et chef des affaires financières d'Air Canada, Michael Rousseau, au cours d'une conférence téléphonique portant sur les résultats du premier trimestre du transporteur.

Dans son message d'ouverture, le président et chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, a abordé la question de la «fermeture soudaine» d'Aveos et de son «impact dévastateur» sur ses employés et leur famille.

M. Rovinescu a affirmé qu'Air Canada avait fait tout ce qu'elle avait pu pour aider Aveos. Selon lui, l'entente à long terme signée entre le transporteur et l'entreprise de maintenance aurait dû permettre à cette dernière d'être rentable. Il a également rappelé qu'Air Canada avait offert un financement d'urgence à Aveos, une assistance qui avait été refusée.

Air Canada a mis en place un plan temporaire pour faire réviser des appareils avant la période estivale et a lancé un processus d'appel d'offres pour trouver une solution à long terme. Le transporteur a fait savoir qu'il accordera une préférence aux entreprises qui ont des activités à Montréal, Toronto, Winnipeg et Vancouver, ou qui sont prêts à en établir.

«Il nous faut encore passer à travers ces documents et signer des ententes à long terme, mais ce que nous avons reçu jusqu'ici nous confirme que, un, les coûts à long terme devraient diminuer, et deux, nous devrions libérer des avions», a déclaré M. Rousseau.

Il a refusé de donner aux analystes une idée de l'ampleur de cette réduction de coût, sinon pour dire qu'elle sera dramatique, «parce que nous aurons quelque chose qui n'aura pas les inefficacités intégrées que nous avions».

La faillite d'Aveos a toutefois eu un impact négatif sur les résultats d'Air Canada au premier trimestre. Le transporteur a dû enregistrer une charge de 120 millions de dollars, soit la perte d'un investissement de 65 millions dans Aveos et une somme de 55 millions qu'Air Canada devra verser en vertu du programme de départ des employés.

Le transporteur a ainsi terminé le trimestre avec une perte nette de 210 millions, comparativement à une perte nette de 19 millions au premier trimestre de l'exercice précédent.

La direction a indiqué que les conflits entre Air Canada et ses employés cet hiver avaient eu un impact négatif sur les réservations, mais que la situation avait commencé à se redresser.

M. Rovinescu a fait référence à la grève illégale de certains employés au sol le 23 mars, et à l'absence d'un nombre anormal de pilotes le 18 mars et le 13 avril, écorchant les médias au passage.

«La couverture des médias n'avait aucune mesure avec la réelle perturbation de nos activités, mais c'est certain que ces événements ont causé des inconvénients à des milliers de clients et ont eu un effet négatif sur la confiance de la clientèle», a-t-il déclaré.

La direction d'Air Canada met maintenant l'accent sur les négociations avec deux groupes des syndiqués, les pilotes et les employés de maintenance, et sur la reconstruction de la confiance de la clientèle.

Elle examine également le renouvellement de la flotte d'avions régionaux qu'exploite Jazz. Il y a deux ans, Jazz a commandé 15 appareils Q400 auprès de Bombardier pour remplacer de vieux biréacteurs régionaux CRJ de 50 places. Cette commande était assortie d'options pour 15 appareils supplémentaires. Les 15 premiers appareils devraient tous être en service d'ici le mois d'août.

«Nous regardons la possibilité d'ajouter des Q400 supplémentaires pour accélérer le retrait des biréacteurs CRJ», a déclaré M. Rousseau.