Des analystes semblent convaincus que l'entreprise montréalaise TransForce (T.TFI) est la mystérieuse entreprise qui a déposé une offre lundi pour acquérir Dynamex (DDMX).

Dynamex, entreprise de messageries de Dallas, au Texas, a révélé mardi avoir reçu une offre de 23,50$ par action sans préciser le nom de la société qui a fait la proposition. Il s'agit en fait d'une contre-proposition, puisque Dynamex avait déjà reçu le mois dernier une offre de 21,25$ par action de la part d'une firme privée d'investissement.

L'action de Dynamex se négocie au NASDAQ et a clôturé mercredi à un niveau supérieur à celui de l'offre mystérieuse annoncée plus tôt cette semaine, ce qui peut laisser croire que certains investisseurs pensent qu'il pourrait y avoir une surenchère. La firme privée d'investissement Greenbriar a jusqu'au début de la prochaine semaine pour réagir à la contre-offre.

L'avantage que TransForce possède sur Greenbriar (advenant que TransForce soit effectivement derrière l'offre concurrente) se situe notamment au niveau des synergies potentielles qui permettraient de diminuer les coûts d'exploitation.

Benoît Poirier, chez Desjardins Valeurs mobilières, a énuméré hier trois raisons pour lesquelles il pense que TransForce se cache derrière l'offre faite lundi:

> raison numéro un: Dynamex tire 40% de son chiffre d'affaires au Canada et TransForce pourrait y voir une belle occasion pour consolider les activités de Dynamex avec les siennes et réduire ses coûts.

> raison numéro deux: ça permettrait à TransForce de diminuer la pression sur les prix exercée par un important concurrent. Dynamex a récemment tenté d'attirer des clients en offrant des rabais, ce qui se voit dans les marges chez Dynamex.

> raison numéro trois: ça permettrait à TransForce de bien s'implanter dans le marché américain.

Chez BMO Nesbitt Burns, l'analyste Jason Granger ne serait pas surpris lui non plus que TransForce soit l'entreprise ayant fait la contre-proposition en début de semaine. «L'action de TransForce pourrait être placée sous pression à court terme advenant que la transaction se confirme. À première vue, le prix offert semble élevé et implique un plus haut niveau d'endettement», commente M. Granger.

Dynamex, qui n'a pas de dette, a généré un chiffre d'affaires de 400 millions de dollars au cours de son dernier exercice financier. Environ 60% de ses revenus proviennent des États-Unis et 40% du Canada.

Chez TransForce, la direction refuse de commenter. Toutefois, TransForce a réalisé cet automne un financement de 143 millions de dollars en émettant des débentures subordonnées convertibles. L'entreprise avait précisé que l'argent obtenu à la suite de cette opération allait être affecté notamment au soutien de son programme d'acquisitions stratégiques et à la réduction de sa dette.

L'action de TransForce a clôturé en hausse de 10 cents, à 11,35$ hier, à la Bourse de Toronto.