Alors que la population est de plus en plus préoccupée par les maladies contagieuses, Bombardier (T.BBD.B) a déniché un nouveau secteur d'activité: le traitement antimicrobien des surfaces intérieures de trains et d'avions.

C'est par hasard que la multinationale québécoise s'est lancée dans cette aventure inusitée.

Dans le cadre de l'appel d'offres pour l'achat de nouvelles voitures de métro, il y a quelques années, la Toronto Transit Corporation (TTC) avait demandé aux soumissionnaires de proposer une façon de réduire la contamination par les microbes. Il faut dire qu'en 2003, la Ville reine avait été traumatisée par la crise du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait une quarantaine de morts.

Dans leurs recherches, les employés de Bombardier sont tombés sur la technologie Microbe Shield de la firme américaine Aegis. Il s'agit d'un produit qu'on pulvérise sur les surfaces et qui reste efficace pendant une période maximale d'un an.

Bombardier a tellement aimé le traitement qu'elle a conclu avec Aegis une entente pour le commercialiser dans l'industrie des transports, que ce soit dans les trains, les aéroports ou les avions, et ce, partout dans le monde.

Toutes les voitures de métro que livrera Bombardier à la TTC au cours des prochains mois seront traitées avec le produit d'Aegis. Les rames du «O-Train» d'Ottawa ont également été traitées, tout comme celles du tramway olympique des Jeux de Vancouver.

Au cours d'un entretien téléphonique, hier, le responsable du programme chez Bombardier, Todd Coulter, a dit espérer que la Société de transport de Montréal se montrera intéressée par le traitement antimicrobien pour les voitures de métro récemment commandées.

À terme, il n'est pas exclu que Bombardier traite systématiquement avec le produit antimicrobien l'ensemble des avions et des trains neufs qu'elle livrera à ses clients partout dans le monde, question de se donner un avantage concurrentiel.

M. Coulter n'a pas voulu divulguer le coût du traitement, qui doit être répété au moins une fois par année. Il a toutefois tenu à préciser qu'après l'application du produit, les surfaces devenaient plus faciles à nettoyer, ce qui peut se traduire par des économies au chapitre de l'entretien.

Selon M. Coulter, le traitement antimicrobien d'installations de transport pourrait même accroître la clientèle en attirant des usagers qui sont sensibles aux contaminants.

Le traitement antimicrobien d'Aegis existe depuis les années 70. Il suscite un intérêt plus important depuis les crises du SRAS et de la grippe A (H1N1). Aux États-Unis, on l'utilise dans l'armée, dans plusieurs hôpitaux et dans les centres d'entraînement d'équipes sportives professionnelles.

L'action de Bombardier a clôturé à 5,07$ hier, en hausse de 1,%, à la Bourse de Toronto.