Bombardier Aéronautique (T.BBD.B) pourrait être forcée de réduire sa production d'avions d'affaires et son effectif l'an prochain, en raison de la lente reprise des nouvelles commandes dans le marché de l'aviation, a estimé un analyste de l'industrie.

Bien qu'il soit trop tôt pour prédire les taux de production de l'an prochain, le constructeur montréalais a indiqué, lors d'une conférence en Floride, qu'il était de plus en plus difficile d'obtenir des commandes pour combler les écarts de production.

«En conséquence, nous croyons que les risques de réduction de production pour l'an prochain persistent», a écrit l'analyste Fadi Chamoun, de la firme UBS, dans un rapport.

M. Chamoun s'attend à ce que les livraisons reculent de 30% cette année pour atteindre 165, suivies par un autre déclin de 14% en 2010 à 142 avions, principalement des Learjet et des Challenger.

Bombardier licencie ces jours-ci 4360 employés en raison des baisses de production d'avions d'affaires et commerciaux. Les jets régionaux, qui sont vendus aux lignes aériennes, représentent environ 1200 des mises à pied.

Des constructeurs présents à la conférence floridienne ont indiqué que les annulations de commandes et les prix s'étaient stabilisés. Mais les nouvelles commandes restent faibles et une reprise à l'échelle de l'industrie se déroulera graduellement, vers la fin 2011 ou au début 2012.

L'Europe et l'Asie devraient être les premières régions à prendre du mieux. Le marché nord-américain reste le plus faible et prendre plus de temps pour récupérer, a noté M. Chamoun.

La part des futures commandes pour l'Amérique du Nord devrait être de moins de 50%, comparativement aux niveaux historiques de 70%, poursuit l'analyste.

Selon lui, Bombardier serait à un stade avancé de développement pour un nouvel appareil d'affaires Global Express de grande taille, qui pourrait faire concurrence au G650 de Gulfstream.

En outre, le président de Bombardier avions d'affaires, Steve Ridolfi, a indiqué que sa compagnie planifiait produire une version d'affaires de ses avions commerciaux CSeries de 100 à 149 sièges.

«Absolument, il y aura une variante corporative de la CSeries», a-t-il indiqué lors d'un entretien avec des analystes plus tôt cette semaine.

L'action de Bombardier glissait jeudi après-midi de six cents à la Bourse de Toronto, où elle se transigeait à 4,70 $.