Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, rêve au retour des tramways. Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, rêve à la renaissance des trolleybus.

Le grand patron de Transdev Limocar, André Magnon-Pujo, lui, rêve de participer aux différentes étapes de ces projets.

«Nous souhaitons devenir un acteur, reconnu pour son expertise et sa qualité», a déclaré M. Magnon-Pujo, au cours d'une entrevue dans les bureaux de La Presse.

 

Pour l'instant, Transdev Limocar est surtout connue dans le domaine du transport par autobus. L'entreprise exploite 320 autobus dans une quarantaine de municipalités québécoises notamment pour le compte du Conseil intermunicipal de transport de la Vallée du Richelieu, en plus d'assurer la liaison Montréal-Sherbrooke.

Mais la société française Transdev, qui a acquis Limocar en juillet 2007, se présente comme le chef de file mondial du tramway. La filiale de la Caisse des dépôts (l'équivalent en France de la Caisse de dépôt et placement du Québec) exploite des tramways dans une dizaine de villes en France, ainsi que dans un certain nombre de villes en Grande-Bretagne, au Portugal et en Australie. Elle exploite aussi des autobus, des trolleybus, des métros et des trains. Elle participe également à des études de faisabilité sur des projets de transport en commun et intervient au niveau de la réalisation en tant qu'assistant maître d'oeuvre.

«Il y a deux ans, nous avons voulu nous ouvrir une place sur le marché canadien pour le connaître et le comprendre, parce que nous considérons que le Canada a une volonté de développer ses transports publics et qu'il en a les ressources», a affirmé M. Magnon-Pujo.

Le Plan de transport de l'administration Tremblay prévoit un retour du tramway dans les rues de Montréal en 2013. Pour sa part, Laval étudie la possibilité d'implanter un réseau de trolleybus dès l'automne 2010.

«Nous ne sommes pas les décideurs, mais nous voulons faire savoir que nous avons une expertise et que celle-ci est à la disposition des décideurs, a indiqué M. Magnon-Pujo. Il ne s'agit pas d'imposer un modèle tout fait, mais de les écouter, d'accompagner leur réflexion et d'essayer de les accompagner dans la réalisation.»

Il a souligné que le tramway ne constituait pas la réponse à tous les besoins. Tout dépend de l'achalandage.

«Le tramway est pertinent à partir de 40 000 à 50 000 passagers par jour», a-t-il affirmé.

En bas de cela, le bon vieil autobus fait l'affaire. Quitte à l'améliorer.

«Nous mettons au point un concept d'autobus à haut niveau de service, a-t-il indiqué. Il s'agit d'un autobus confortable qui a un haut niveau de fréquence, qui suit des voies réservées et qui dispose d'arrêts aménagés proposant de l'information à la clientèle.»

Le trolleybus n'offre pas vraiment plus de capacité que l'autobus, mais il a l'avantage de fonctionner à l'électricité, ce qui le rend très propre sur le plan environnemental, a raconté M. Magnon-Pujo. Le tramway, lui, peut transporter trois fois plus de passagers que l'autobus. En raison de sa ponctualité et de sa fréquence, il est attrayant. Il est également moins cher à implanter qu'un métro.

M. Magnon-Pujo a ajouté que l'instauration d'un tramway permettait de repenser l'environnement urbain, «de redessiner, d'apaiser la ville».