Le gendarme américain des marchés boursiers, la SEC, a sanctionné pour la première fois jeudi une société pratiquant le courtage à haute fréquence pour avoir manipulé les cours de plusieurs actions à Wall Street.

Athena Capital Research, sans reconnaître ni nier ces accusations, a accepté de payer une amende d'un million de dollars pour solder les poursuites.

L'entreprise, basée à New York, «a placé de nombreux ordres de façon agressive et très rapide dans les deux dernières secondes précédant la clôture de la Bourse presque tous les jours pendant six mois (en 2009) pour manipuler les cours de clôture de milliers de titres cotés sur le Nasdaq», explique l'organisme dans un communiqué.

Les volumes massifs générés par ces ordres effectués au dernier moment grâce à un algorithme appelé Gravy (sauce) lui permettaient «de submerger les liquidités disponibles sur le marché et de pousser artificiellement les prix du marché -et en conséquence ceux de clôture- en sa faveur».

Les échanges ordonnés par Athena correspondaient «jusqu'à 70% du volume de courtage sur le Nasdaq des actions concernées dans les secondes précédant les clôtures», souligne la SEC.

C'est la première affaire, selon l'organisme, relatif à la manipulation des prix par du courtage à haute fréquence.

«Athena était parfaitement conscient de l'impact sur les prix de son courtage par algorithme, appelant cela 'dominer le jeu' dans des courriels internes», souligne le SEC.

«Quand des courtiers à haute fréquence franchissent la ligne rouge et s'engagent dans la fraude, nous les poursuivrons comme nous poursuivons toute personne manipulant les marchés», a déclaré la présidente de la SEC citée dans le communiqué, Mary Jo White.

Depuis le krach éclair de Wall Street en mai 2010, pour lequel il avait été mis en cause, le courtage de haute fréquence, qui permet à des robots d'échanger des actions instantanément, est sous haute surveillance des autorités - bien que cette pratique ne soit pas illégale.