Le meilleur des prévisionnistes sur le marché des devises n'est pas à Wall Street mais chez Desjardins, à Montréal. Hendrix Vachon, économiste principal, est celui qui fait les prévisions les plus exactes sur l'évolution d'un panier de 10 devises pendant les 4 derniers trimestres.

«On est dans une bonne passe», a commenté avec modestie le lauréat de ce palmarès international dont les résultats sont compilés par Bloomberg. Hendrix Vachon rappelle qu'il a été premier ou deuxième au cours des trois derniers trimestres.

L'économiste de Desjardins est arrivé premier avec une note de 63,88 sur 100, devant le prévisionniste de la Landesbank Baden-Wuerttemberg, en Allemagne, qui a récolté 63,43 points. Le meilleur prévisionniste de Wall Street, celui de JPMorgan, s'est classé 10e, avec 56,81 points.

Prévoir l'évolution des devises est un exercice complexe, et la chance y joue toujours un rôle, soutient Hendrix Vachon. «Ce n'est pas comme à la loterie, mais entre la première et la dixième place, il y a peu de différence et des fois un peu de hasard.»

À part la gloire, et peut-être une augmentation de salaire, blague Hendrix Vachon, le concours de Bloomberg ne rapporte rien aux participants. Chez Desjardins, qui y participe depuis peu, l'équipe d'économistes est quand même fière de sa performance. «On est pas mal contents», dit Hendrix Vachon.

Deux questions à Hendrix Vachon :

Que fera le dollar canadien?

Le dollar canadien a fini la journée hier à 91,07$US, en hausse de 48 centièmes. Selon Hendrix Vachon, la chute de la devise canadienne est terminée, et le huard devrait se remplumer. Il devrait finir l'année entre 92 et 93 cents.

Et le bitcoin?

Le bitcoin ne fait évidemment pas partie du panier de devises examiné par les prévisionnistes des grandes institutions financières. Une bonne monnaie est stable et prévisible, et le bitcoin n'a pas ces propriétés-là, explique Hendrix Vachon. Il rappelle que la monnaie numérique, qui valait 1200$US en novembre dernier, cotait 450$US hier en fin de journée. Sa valeur pourrait continuer à baisser, selon l'économiste, à cause de l'incertitude créée par la faillite du site d'échanges Mt.Gox.