La Banque de Montréal (T.BMO) a affiché mardi un bénéfice du troisième trimestre supérieur aux attentes des analystes grâce à l'amélioration de ses services bancaires de détail.

Des analystes ont cependant jugé que les résultats n'étaient peut-être pas aussi impressionnants qu'à première vue parce que les gains semblaient reposer de façon trop importante sur des éléments non récurrents comme des reprises de mauvaises créances.

La Banque de Montréal a notamment réalisé un gain de 140 millions de dollars au cours du trimestre grâce à la liquidation de mauvaises créances obtenues lors de l'acquisition de Marshall & Ilsley, du Wisconsin, il y a plusieurs années.

Selon l'analyste Robert Sedran, de Marchés mondiaux CIBC, la banque a bien fait de liquider les mauvaises créances pour des montants supérieurs à leur valeur estimée originale, mais malgré tout, les recouvrements de prêts restent limités.

«Ils vont s'essouffler à un moment donné, alors nous hésitons à nous fier à un chiffre si important», a expliqué M. Sedran.

La Banque de Montréal a fait état d'un bénéfice net de 1,14 milliard de dollars, soit 1,68 $ par action, pour le trimestre clos le 31 juillet, en hausse par rapport à celui de 970 millions de dollars, ou 1,42 $ par action, pour la même période l'an dernier.

Le chiffre d'affaires a avancé à 4,05 milliards de dollars, contre 3,88 milliards de dollars l'année précédente.

Le bénéfice ajusté s'est lui aussi établi à 1,14 milliard de dollars, ou 1,68 $ par action, contre 1,01 milliard de dollars, ou 1,49 $ par action l'an dernier.

Les analystes interrogés par la firme Thomson Reuters misaient en moyenne sur un bénéfice ajusté par action de 1,52 $ et sur des revenus de 3,96 milliards de dollars.

L'analyste John Aiken, de Barclays, a noté que plusieurs misaient sur une hausse du dividende et pourraient être déçus que la banque ait plutôt choisi de le laisser inchangé.

«La Banque de Montréal a connu une bonne séquence et nous ne serions pas étonnés si ses résultats n'étaient pas assez solides pour conserver tout le terrain gagné», a-t-il indiqué.

Le groupe des services bancaires personnels et commerciaux a engrangé un bénéfice net de 497 millions de dollars, en hausse par rapport à celui de 430 millions de dollars du deuxième trimestre et celui de 459 millions de dollars du troisième trimestre de l'an dernier.

Aux États-Unis, cette même division a réalisé un profit de 153 millions de dollars, en hausse par rapport à celui de 139 millions de dollars de l'an dernier mais en baisse par rapport au deuxième trimestre de l'exercice en cours, alors qu'elle avait affiché un bénéfice de 155 millions de dollars.

Les provisions pour pertes sur prêts ont reculé à 77 millions de dollars, contre 237 millions de dollars il y a un an, tandis que les provisions ajustées pour pertes sur créances ont retraité à 13 millions de dollars, contre 116 millions.

La Banque de Montréal s'est concentrée sur le contrôle des coûts pour s'ajuster à la récente vague de stagnation des prêts aux consommateurs et son président et chef de la direction, Bill Downe, a estimé que les résultats du troisième trimestre reflétaient «les avantages de notre stratégie de croissance soutenue et bien diversifiée par secteur géographique et par type d'activités».

«Nos services de détail au Canada ont obtenu des résultats particulièrement bons au cours du trimestre, le bénéfice net de (la division canadienne des services aux) particuliers et entreprises et de nos services de gestion de patrimoine traditionnels ayant atteint de nouveaux sommets», a-t-il affirmé dans un communiqué.

«Pour ce qui est de l'avenir, nous nous attendons à des possibilités de croissance dans chacun de nos secteurs d'activité, dans une économie nord-américaine qui s'améliore, particulièrement aux États-Unis. Cela nous convainc que nous sommes bien positionnés à l'approche de 2014», a-t-il ajouté.

La banque compte plus de 46 000 employés pour voir à ses activités nord-américaines, lesquelles comprennent des services bancaires au détail, de la gestion de patrimoine et des activités de banque d'investissement. La Banque de Montréal possède aussi une filiale américaine, la Harris Bank, établie à Chicago.

L'action de la Banque de Montréal prenait mardi après-midi 4 cents à la Bourse de Toronto, pour s'échanger à 65,82 $.