La Suisse reste le centre financier le plus attrayant pour la banque privée mais pourrait se voir ravir sa place par Singapour au cours des deux prochaines années, selon une étude du cabinet d'audit et de conseils PwC publiée jeudi.

Pour 2013, les banquiers interrogés dans le cadre de cette enquête consacrée aux banques privées au niveau mondial et à la gestion de fortune ont placé la Suisse en tête de classement devant Singapour, Londres, Hong Kong et New York, a indiqué PwC dans un communiqué.

Toutefois, avec la pression sur la transparence et les changements dans l'évolution des grosses fortunes, le poids des centres financiers dans les pays émergents pourrait augmenter, selon les banquiers sondés.

«La Suisse, selon les attentes, pourrait être dépassée non seulement par Singapour mais aussi affronter une plus forte concurrence de Londres», ont fait valoir les auteurs de l'étude, qui pointent que les participants estiment que la place financière anglaise est en train de resserrer l'écart.

Les banquiers interrogés dans le cadre de cette enquête ont également mis en lumière Shanghai et Dubaï parmi les centres financiers en forte croissance, suivi par le Brésil, Miami et la ville de Mexico.

À l'avenir, la Suisse devra donc développer des expertises spécifiques pour se différencier des autres centres financiers, alors que la pression sur la transparence et la réglementation s'accroît.

«Ce sont avant tout l'ampleur, la rapidité et les coûts de l'adaptation des réglementations étatiques prévues, à l'instar par exemple de l'échange automatique d'informations concernant les données fiscales, qui ont de quoi préoccuper les banques privées», a fait valoir le cabinet d'audit et de conseils.

Les participants à l'étude s'attendent en effet à une augmentation des coûts liée à la conformité aux normes et aux nouvelles réglementations, dont les charges sont évaluées entre 5% et 8% du chiffre d'affaires annuel.

Dans l'immédiat, les banques suisses continuent cependant à tirer leur épingle du jeu.  L'an passé, les banques actives dans la gestion de fortune en Suisse ont continué à enregistrer des afflux d'argent frais, le pays restant perçu comme un havre de sécurité

«Il s'agit en priorité de capitaux provenant des pays émergents, mais le rôle que joue la Suisse en tant que havre de paix en période de crise politique, sociale et économique au sein de l'UE a également été important», a déclaré Philippe Bochud, associé chez PwC Suisse.

Le cabinet d'audit et de conseil publie chaque année une enquête sur les banques privées au niveau mondial et la gestion de fortune. Pour cette vingtième édition de l'enquête, PwC a interrogé plus de 200 personnes dans 51 pays.