Deux influents cabinets de conseil aux actionnaires soutiennent une proposition de vote pour séparer les fonctions du pdg de JPMorgan (JPM), Jamie Dimon, lors de l'assemblée générale, afin que le conseil d'administration joue mieux son rôle de contre-pouvoir.

Dans un rapport publié mardi, le cabinet Glass Lewis estime que «séparer le rôle du dirigeant exécutif et du président du CA est presque toujours un changement positif», en réaction à une proposition d'un fonds de retraite, AFSCME, qui sera soumise au vote lors de l'assemblée générale (AG) de la première banque américaine en termes d'actifs, le 21 mai.

Un président indépendant est «plus à même de superviser les dirigeants exécutifs et de fixer des objectifs en faveur des actionnaires sans les conflits» d'intérêt auxquels font face les membres de la direction, ajoute-t-il.

En outre, remplacer un directeur général «est plus difficile et arrive moins souvent que nécessaire quand celui-ci préside également le CA», poursuit Glass Lewis.

Le cabinet concurrent ISS recommande également aux actionnaires de voter en faveur d'une séparation des fonctions de Jamie Dimon, dont la gestion du groupe est de plus en plus contestée alors que la banque a perdu plus de six milliards de dollars l'an dernier lors de paris risqués qui ont mal tourné, affaire dite de la «baleine de Londres».

Glass Lewis se prononce par ailleurs contre la reconduction de six administrateurs et ISS contre celle de trois d'entre eux, membres du comité du risque du CA et qui n'ont pas su empêcher les pertes de la «baleine».

La banque, jadis citée en modèle de bonne gestion, se retrouve dans le collimateur des régulateurs américains et les poursuites contre elle se multiplient.

Jamie Dimon a en outre indiqué le 12 avril lors d'une conférence d'analystes à l'occasion de la publication des derniers trimestriels résultats que d'autres poursuites des autorités américaines étaient à attendre.

Interrogé sur la proposition d'AFSCME, M. Dimon a sèchement répliqué lors de cette conférence que c'était «au conseil d'administration de décider» et que ce dernier s'était prononcé contre.