Les plus grandes banques sont «dangereuses» et doivent être «cassées», a déclaré mercredi Richard Fisher, un des dirigeants de la banque centrale des États-Unis (Fed).

«Je suis plus convaincu que jamais que les banques trop grosses pour pouvoir faire faillite sont dangereuses et doivent être endiguées, pour ne pas dire cassées», a déclaré M. Fisher dans un discours prononcé à New York.

«Étant donné les risques que ces institutions présentent de propager des virus débilitants à tout le monde financier, ma préférence va à une approche plus prophylactique» que celle en discussion au Congrès américain et visant à donner à l'État les moyens de saisir les entreprises financières les plus grosses qui seraient en difficulté pour les démanteler dans le calme, a-t-il ajouté, selon le texte de son discours distribué à la presse.

M. Fisher souhaite «un accord international pour démanteler ces institutions en plusieurs autres de taille plus gérables - plus gérables pour leur direction et leur régulateur».

«Si nous devons faire ça de manière unilatérale, nous devrions le faire», a-t-il dit également, répétant un mot de Churchill qu'il affectionne: «En matière de finance, tout ce qui est agréable est malsain, et tous ce qui est sain est désagréable».

Président de l'antenne régionale de la Fed à Dallas, M. Fisher se présente comme un «avocat acharné de l'économie de marché» qui croit «à la magie de la main invisible» (venant équilibrer les marchés, dans la théorie développée au XVIIIe siècle par Adam Smith, l'un des pères du libéralisme économique).

La crise financière de 2007-2008 a exposé au grand jour les menaces posées par les plus grandes banques et institutions financières, notamment aux États-Unis, où bon nombre ont dû être renflouées à coup de centaines de milliards de dollars d'argent public pour éviter des faillites qui auraient pu s'avérer dévastatrices pour l'ensemble du système financier mondial.

Le président américain Barack Obama a annoncé en janvier son intention de limiter la taille et les activités des plus grandes banques mais cela n'a encore débouché sur aucun projet de loi.

Inspiré en partie par un ancien président de la Fed, Paul Volcker, le projet de M. Obama interdirait aux organisations bancaires de spéculer pour leur propre compte, sans revenir à une séparation stricte entre banques d'affaires et banques de dépôt, comme l'a souhaité début janvier Thomas Hoenig, un des collègues de M. Fisher à la banque centrale.