L'assureur américain AIG (AIG) , nationalisé en septembre 2008 pour éviter la faillite, a confirmé vendredi son retour dans le vert, avec un bénéfice net de 455 millions de dollars au troisième trimestre, un résultat meilleur que prévu.

Un an plus tôt, en pleine crise financière, il avait enregistré une perte record de 24,5 milliards de dollars, rappelle un communiqué.

Rapporté par action et hors exceptionnels, le bénéfice est ressorti à 2,85 dollars ce trimestre, au dessus des estimations du marché, qui tablait sur 1,98 dollar.

Ce résultat était malgré tout très mal reçu dans les échanges avant l'ouverture de Wall Street, le titre perdant plus de 9,60% à 35,61 dollars. La veille, il avait pris 8,51%.

L'ex-numéro un mondial de l'assurance, désormais détenu à 80% par l'Etat, est parvenu à dégager des bénéfices pour le second trimestre consécutif, après n'avoir cessé d'être dans le rouge depuis le troisième trimestre 2007.

«Nos résultats reflètent une stabilisation de notre performance tout comme des conditions de marché» a commenté le PDG d'AIG, Robert Benmosche, cité dans le communiqué.

La valeur des primes de l'assureur a continué de se réduire sur un an. Dans la division d'assurance générale, leur montant a baissé de 14,6% à 7,9 milliards de dollars, ce qui ne l'a pas empêché de dégager un bénéfice opérationnel de 814 millions de dollars.

Dans l'autre branche, l'assurance-vie, la somme des primes a reculé de 16,1% à 7,85 milliards de dollars, pour un bénéfice opérationnel de 1,28 milliard de dollars.

Ces deux divisions affichaient encore de lourdes pertes il y a un an.

Dans les services financiers, AIG a réussi à enregistrer un bénéfice opérationnel de 900 millions de dollars, contre une perte de 8,2 milliards un an plus tôt.

«Les prises de risques ont été significativement réduites et nous avons bénéficé d'une meilleure valorisation sur un portefeuille de dérivés de crédit», a expliqué le PDG.

Le groupe a tiré parti d'un bon rendement de ses activités de marché après avoir notamment réduit de 28% la taille de ses portefeuilles de dérivés de crédit depuis fin 2008.

Cette branche, en cours d'assainissement, avait été à l'origine des pertes colossales enregistrées par AIG depuis la crise, des placements hasardeux l'ayant conduit à passer d'énormes provisions pour dépréciations.

Enfin, la gestion d'actifs a révélé une perte de 2,235 milliards de dollars, plus importante qu'un an plus tôt (1,144 milliard), plombée par une valorisation moindre de ses portefeuilles.

Concernant les perspectives du groupe, le PDG a fait preuve de prudence, soulignant que «la volatilité (serait) de mise dans les résultats des prochains trimestres, en partie en raison des charges de restructuration».

Sauvé de la faillite fin 2008, AIG a reçu environ 180 milliards de fonds publics pour se maintenir à flot, une somme qu'il tente de rembourser notamment par des cessions d'actifs.

L'assureur a indiqué qu'il continuait «à faire des progrès» dans ce domaine et évalué à 5,6 milliards de dollars le gain tiré des ventes d'actifs entre janvier et fin octobre 2009.

Il a confirmé avoir vendu le 5 septembre pour 300 millions de dollars une partie de son activité de conseils en investissement et de gestion d'actifs.

Le 12 octobre il avait cédé 97,57% de sa filiale taiwanaise d'assurance-vie Nan Shan pour 2,15 milliards de dollars, une vente qui va entraîner une perte comptable de 1,4 milliard au quatrième trimestre.