La Corporation financière Power (T.PWF) a déclaré une perte nette de 774 millions de dollars pour le quatrième trimestre de 2008, ce qui n'a pas empêché le titre de grimper de 0,8% à la Bourse de Toronto hier, à 17$.

Cette réaction du marché s'explique vraisemblablement par la nature non récurrente des pertes de l'entreprise. Les activités courantes de la Financière ont en effet produit un bénéfice d'exploitation de 434 millions de dollars au cours du seul trimestre terminé le 31 décembre.

 

Ces bénéfices ont été réduits par des charges ponctuelles de 1,2 milliard, ce qui a transformé le bénéfice d'exploitation en perte nette de 773 millions, ou 1,12$ par action.

La principale composante de ces charges non récurrentes est l'amortissement des actifs incorporels et de l'écart d'acquisition liés à l'achat de Putnam (983 millions). Cette entreprise de fonds communs de Boston achetée en 2007 a subi les contrecoups de la crise financière.

Une autre charge non récurrente est l'amortissement des investissements de la filiale Pargesa dans les entreprises Lafarge et Pernod Ricard (328 millions). Ces deux charges non récurrentes ont été en partie compensées par le gain de 472 millions réalisé par la filiale Great-West Lifeco dans la vente de l'unité Soins de santé aux États-Unis.

Au quatrième trimestre de 2008, la perte nette de la Financière Power s'est donc élevée à 1,12$ par action, comparativement à un gain de 73 cents par action au cours de la même période de 2007. Avant les éléments non récurrents, le bénéfice d'exploitation de 434 millions (59 cents par action) du quatrième trimestre était en baisse de 13,2% par rapport aux 500 millions de l'an dernier (68 cents par action). Quant aux revenus, ils sont en baisse de 24%, à 7,14 milliards.

«Ce sont de bons résultats dans le contexte actuel. Jamais Power n'aurait pu prévoir la chute des marchés et une dévaluation aussi importante de Putnam», a dit Denis Durand, associé principal chez Jarislowsky Fraser.

Certes, le bénéfice d'exploitation du quatrième trimestre est en baisse par rapport à l'an dernier, «mais par rapport aux États-Unis, les résultats des institutions financières canadiennes, c'est le Nirvana», dit M. Durand.

Hier, le titre de la Financière a grimpé de 0,8% comparativement à 2,2% pour l'indice financier de la Bourse de Toronto. La hausse est donc moindre que l'indice, mais elle était supérieure, la veille, soit 14,1% par rapport à 12%.

Les institutions financières ont grimpé en Bourse mardi dans la foulée d'une note interne de Citigroup qui ferait état d'un retour à la rentabilité pour cette entreprise en janvier et février.

Pour l'année complète, le bénéfice net de la Financière s'est établi à 1,34 milliard (1,79$ par action) par rapport à 2,0 milliards (2,79$) en 2007.

Parmi les filiales de la Financière, la Great-West a engrangé un bénéfice net provenant des activités poursuivies de 525 millions au quatrième trimestre de 2008, comparativement à 494 millions pour le même trimestre de 2007. Une autre des filiales, la société financière IGM, a annoncé un bénéfice net ajusté de 140 millions au quatrième trimestre comparativement à 219 millions pour la période correspondante de 2007.

Par ailleurs, le titre boursier de Power Corporation, société mère de la Financière Power, a grimpé de 3,8%, hier, à 16,94$.

Après la fermeture des marchés boursiers, Power Corporation a dévoilé ses résultats pour l'année 2008. La société a enregistré un bénéfice d'exploitation de 1271 millions l'an dernier, soit 2,70$ par action, comparativement à 1458 millions, ou 3,12$ par action, en 2007.

Après calcul des éléments extraordinaires, Power enregistre un bénéfice net de 868 millions, ou 1,81$ par action. En 2007, la société qui possède notamment La Presse avait inscrit un bénéfice net de 1463 millions, soit 3,13$ par action.

Au quatrième trimestre de 2008, Power a enregistré un bénéfice d'exploitation de 252 millions, soit 53 cents par action, comparativement à 309 millions, ou 66 cents par action, un an plus tôt. En tenant compte des charges extraordinaires, le groupe subit une perte nette de 535 millions, soit 1,20$ par action, comparativement à un profit de 350 millions, ou 75 cents par action, à la même période en 2007.