À la lumière des reportages ayant éclaboussé la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans les derniers jours, le ministre des Finances, Eric Girard, s'attend à voir l'institution agir en matière d'éthique.

Au sujet de cette affaire, Eric Girard croit qu'il faut se poser deux questions.

D'abord, il faut se questionner si l'institution a les bons codes d'éthique. Ensuite, est-ce que ces codes d'éthique ont été respectés ? « Ils doivent avoir les meilleures pratiques », a-t-il dit à La Presse.

« J'ai eu plusieurs contacts avec la Caisse, mais j'ai pleinement confiance en Michael Sabia et en Robert Tessier [président du c. a. ] pour gérer la situation. Je suis satisfait de la façon dont ils gèrent le dossier », a-t-il ajouté.

Une enquête qui sera menée par un avocat externe est en cours chez le gestionnaire de régimes de retraite, dans la foulée de révélations du Journal de Montréal concernant les relations d'affaires du dirigeant et d'une vice-présidente de sa filiale Otéra Capital, spécialisée dans le prêt hypothécaire.

« Je pense que lorsque l'on vit des semaines comme celle-ci, il est indéniable que des améliorations devront être apportées », a dit M. Girard, cette fois, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse canadienne.

Le grand argentier de la province a toutefois pris soin d'ajouter qu'il valait mieux apporter des changements « après réflexion ».

Après la suspension d'une vice-présidente mardi, la CDPQ a annoncé vendredi que le chef de la direction d'Otéra Capital, Alfonso Graceffa, allait se retirer de « toutes ses fonctions dans les filiales immobilières » de l'institution dans le cadre de l'enquête.

Son retrait est immédiat et pour la durée de l'enquête, dont les conclusions seront rendues publiques.

Selon le quotidien montréalais, une filiale d'Otéra Capital, MCAP, aurait accordé au moins 11 prêts, pour un total de 9,2 millions, à des firmes de son président depuis 2010 afin de lui permettre d'acheter des immeubles.

« Je ne veux pas présumer de l'enquête, mais je trouve cela particulier qu'un dirigeant (M. Graceffa) d'une filiale puisse recevoir des prêts de la part de celle-ci, a dit M. Girard à l'agence de presse.

Aux commandes d'Otéra Capital depuis 2013, M. Graceffa est également président du conseil d'administration depuis le mois dernier.

La CDPQ avait annoncé la tenue d'une enquête mardi tout en indiquant que la vice-présidente du financement immobilier chez Otéra Capital, Martine Gaudreault, était suspendue. Selon le Journal de Montréal, le conjoint de cette dernière aurait eu des liens avec des gens liés au crime organisé.

Otéra Capital se présente comme un chef de file en immobilier commercial avec un portefeuille de placements totalisant 12,3 milliards en date du 31 décembre 2017 - les dernières données publiques disponibles.

Cette filiale se spécialise notamment dans la mise en place de prêts à terme, la gestion administrative de prêts à terme, intérimaires ou de construction et la gestion active de prêts en difficulté et des biens repris.

 - Avec Francis Vailles et La Presse canadienne