La chute du prix du pétrole, la baisse de la valeur du dollar canadien et la réduction du taux directeur de la Banque du Canada sont de bonnes nouvelles pour les finances publiques du Québec, maintient le ministre des Finances, Carlos Leitao. À tel point qu'il entrevoit une croissance économique un peu plus élevée que prévu pour cette année.

Les trois facteurs ont pour effet d'augmenter le revenu disponible des ménages, ce qui encourage la consommation, et de stimuler la demande d'exportations, surtout de la part des États-Unis. L'impact est donc «très positif» sur les finances publiques, a dit M. Leitao lors d'une mêlée de presse, hier.

Selon la mise à jour budgétaire du 2 décembre, le gouvernement Couillard prévoit une croissance économique de 1,9% en 2015. M. Leitao maintient cette projection pour le moment, mais son ministère calcule l'effet de tous les changements en cours dans la conjoncture économique. La croissance sera probablement de «quelques décimales» plus élevée que 1,9%, a indiqué le grand argentier du gouvernement.

Une croissance plus élevée contribuerait à l'atteinte du déficit zéro en 2015-2016 et réduirait un peu la pression des compressions dans les dépenses.

Chute du taux d'inflation

Toutefois, le taux d'inflation a amorcé une chute imprévue, dans la foulée de la chute des prix du pétrole. En décembre, le taux d'inflation annuel n'était plus que de 1,1%, quatre dixièmes de moins que le taux canadien. La Banque du Canada prévoit qu'il va frôler 0% au printemps. Les prix de nos exportations diminuent, alors que ceux de nos importations augmentent avec la chute du huard. Tout cela a pour effet de ralentir la croissance de l'assiette fiscale sur laquelle compte Québec pour boucler son budget, comme l'a écrit La Presse Affaires mardi.

Au cabinet du ministre des Finances, on nie que ces éléments puissent ralentir la croissance de l'assiette fiscale et entraîner un impact négatif sur les finances publiques.

Comme il l'a dit en décembre, Carlos Leitao ne craint pas que la chute du prix du pétrole entraîne une baisse des paiements de péréquation. Ottawa lui a confirmé le versement de 9,5 milliards de dollars en 2015-2016, et «ça ne change pas», a dit M. Leitao. Si le cours du pétrole devait rester faible encore un temps, «il y aurait peut-être une légère baisse» de la péréquation pour les années suivantes, «mais on parle de quelques dizaines de millions sur neuf milliards et demi. Ce n'est pas quelque chose qui me préoccupe du tout».