Pour son allocution à la Chambre de commerce Canada - Royaume-Uni de Londres, Pauline Marois a été saluée par un vieil ennemi, Éric Tétrault. «J'ai l'impression de le faire un peu tard», a dit le porte-parole d'ArcelorMittal Mines, commanditaire principal de l'événement, avant de la féliciter pour son élection.

Il s'en réjouissait peu en septembre dernier. M. Tétrault, ancien directeur des communications au cabinet du premier ministre Jean Charest en 2008 et 2009, publiait un blogue sur le site de la minière pour dénoncer le «moratoire général sur l'économie» du nouveau gouvernement péquiste.

Devant quelque 200 convives ce midi, Mme Marois a insisté que Québec était au contraire «ouvert pour les investissements et les affaires». «Répandez la nouvelle!», a-t-elle lancé.

M. Tétrault a diplomatiquement dit que la première ministre avait fait un «bon discours».

Le discours ressemblait à celui qu'elle a prononcé en décembre devant le Foreign Policy Association de New York. La première ministre a rapidement vidé la question de la souveraineté. C'est un «débat interne» sur lequel les Québécois se prononceront «quand ils seront prêts», a-t-elle expliqué, avant de reparler d'économie.

Elle a particulièrement vanté deux crédits d'impôts: le congé fiscal de 10 ans pour les investissements de plus de 300 millions de dollars dans des secteurs comme la transformation des ressources minières, le commerce en gros et l'hébergement de données informatiques. Et le crédit d'impôt à l'investissement, qui a été prolongé jusqu'en 2017 dans le dernier budget.

Le budget 2013-14 sera équilibré. Et la dette devrait passer en 2025 de 55% à 45% du PIB, s'est-elle félicitée.

Mme Marois a aussi promu le «Plan Nord pour tous», qui respecterait selon elle l'environnement et les Premières nations.

Le bureau du délégué général du Québec à Londres célèbre son 51e anniversaire cette année. Elle a souligné leurs relations commerciales. Dans la dernière décennie, leurs échanges annuels moyens s'élevaient à six milliards. C'est plus que pour la France. Environ 130 entreprises du Royaume-Uni sont installées au Québec, et environ 100 entreprises québécoises ont fait le chemin contraire.

Mme Marois a aussi misé sur la culture québécoise, en parlant des spectacles à venir bientôt à Londres du Cirque du Soleil, du dramaturge Robert Lepage et du chef d'orchestre Yannick Nézet-Séguin.

Elle conclut sa mission commerciale à Londres avec des interviews au Financial Times, au Business Life, au Economist et au Herald Scotland. Elle rencontrera mardi en Écosse des indépendantistes du Scottish National Party, le parti au pouvoir depuis 2011.

La Caisse achète un édifice de 380 millions

Un immeuble de prestige de Londres passe à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Ivanhoé Cambridge, la filiale immobilière de la Caisse, a acheté le Woolgate Exchange. L'immeuble de 33 000 mètres carrés est situé dans le quartier financier de Londres. L'investissement s'est fait en partenariat avec TPG, une société d'investissement privée.

Les actifs européens de Ivanhoé dépassent six milliards de dollars.