Pour 2014-2015, le PLQ entend limiter la croissance des dépenses à 2% plutôt qu'au taux de 3% annoncé dans le budget de mars. Cela représente des économies de 600 millions par année, si on y parvient.

Lorsque les journalistes ont demandé, il y a quelques jours, au ministre des Finances, Raymond Bachand, comment il entend trouver 875 millions pour maintenir l'équilibre budgétaire à compter de 2014-2015, il a répondu vaguement qu'il avait «une foule d'idées». Avant d'ajouter: «Le contrôle des dépenses, c'est une des grandes idées.»

Quelques jours après, on découvrait que le cadre financier du Parti libéral du Québec prévoit limiter à 2% la croissance des dépenses pour cette même année financière, alors que le ministre avait indiqué dans son budget qu'elles devraient augmenter de 3%.

La commande est exigeante, surtout quand on considère les besoins sans cesse grandissants en santé et bientôt en éducation avec un certain essor des natalités au cours des dernières années.

Mais elle n'est pas hors de portée, si on se fie aux derniers exercices où la progression des dépenses a été contenue à 2,2%, soit en deçà du niveau d'inflation durant la période. Si le Plan budgétaire déposé en mars tient la route, la commande ne sera pas trop lourde pour le Conseil du trésor.

Pour 2014-2015, la croissance du service de la dette, qui représentera alors 12% de toutes les dépenses de l'État, sera contenue à 0,8%. Cela suppose toutefois trois hypothèses: le retour à l'équilibre budgétaire, très peu de nouveaux emprunts liés aux infrastructures et des coûts de refinancement de la dette venue à échéance qui resteront avantageux.

Des trois, la dernière paraît la plus probable. Quant à la deuxième, le PLQ a déjà pris des engagements qui nécessiteront des emprunts de 1,7 milliard, ce qui devrait ajouter 119 millions aux coûts d'emprunts actuels au service de la dette qui s'élève déjà à 8,3 milliards.

Le PLQ estime que cet effort additionnel pour comprimer la croissance des dépenses devrait dégager une marge de plus de 600 millions par année.

Restent 275 millions à trouver. Une bonne partie devrait venir de l'augmentation, annoncée il y a deux ans déjà, des tarifs d'électricité. À compter de 2014, le prix de l'électricité vendue aux ménages québécois augmentera d'un cent le kilowattheure. Cela va gonfler le bénéfice net d'Hydro-Québec d'environ un milliard, dont la majeure partie ira grossir le trésor public.

L'ensemble des engagements électoraux du PLQ est évalué à 1,23 milliard en cinq ans. C'est relativement modeste et conforme à l'évolution de la marge de manoeuvre de quelque 250 millions que peut dégager un gouvernement.

Depuis son accès au pouvoir en 2003, le PLQ est parvenu à maintenir sa note de crédit, attribuée par les agences de notation. Au printemps, Moody's et Standard & Poor's l'ont reconduite à nouveau, tout en maintenant sa perspective stable. Cela était conditionnel toutefois à ce que le Québec garde le cap sur son plan budgétaire et le retour prévu à l'équilibre dès le prochain exercice.

Le PLQ, qui s'est réjoui de ces décisions, ne peut donc pas promettre mer et monde ni remuer ciel et terre.