Dans le secteur privé, seulement un travailleur sur cinq (22%) bénéficie d'un régime de retraite avec son employeur. Une large part de la classe moyenne n'épargne pas assez en vue de la retraite, a déjà averti la RRQ.

Pour résoudre le problème, les libéraux ont annoncé la mise en place du Régime volontaire épargne-retraite (RVER) pour 2013. Toutes les entreprises québécoises qui n'ont pas déjà un régime de retraite, devront offrir un RVER à leurs employés. Ni l'employeur, ni l'employé ne seront tenus d'y cotiser.

Or, l'implantation du RVER soulève de nombreuses questions. La première: comment s'assurer que les frais de gestion seront très bas? «Lors du lancement des KiwiSavers (un régime semblable en Nouvelle-Zélande), il y a eu une grande déception quand les gens ont vu les frais», explique M. Marier.

Quelles seront les modalités lors du changement d'emploi? «En Angleterre, les coûts de transfert sont assez importants d'un régime à l'autre», note M. Marier.

Le RVER peut-il avoir du succès même si les gens ne reçoivent pas de d'avantage fiscal comme ailleurs dans le monde?

Les participants qui pourront retirer leurs billes à tout moment du RVER, vont-ils garder leurs épargnes jusqu'à la retraite?

«Si le RVER échoue, tout ce qu'on aura réussi à faire, c'est de rendre le système de retraite encore plus complexe pour les gens, sans arriver à notre but», prévient Patrik Marier.

Engagements:

CAQ: La Coalition juge que le RVER est une «solution inadéquate». Elle reconnaît que la situation est «préoccupante». Mais elle propose une tout autre solution.

Au lieu de laisser la gestion des RVER au privé, la CAQ veut créer un programme volontaire d'épargne-retraite administré par la RRQ. Les travailleurs sans régime de retraite pourraient contribuer davantage à la RRQ s'ils le souhaitent. «La centralisation du programme en réduira les coûts de gestion et en accroîtra la transparence», précise la plateforme.

Québec solidaire: Québec solidaire propose de bonifier graduellement la Régie des rentes du Québec (RRQ) pour en faire un régime universel de retraite couvrant jusqu'à 60% du salaire gagné. «C'est une question de respect et de dignité», indique sa plateforme.

DANS LE PRIVÉ, 78% DES TRAVAILLEURS N'ONT AUCUN RÉGIME DE RETRAITE.