Standard & Poor's a relevé d'un cran, lundi, la cote de crédit de Capital Desjardins, l'une des deux entités de financement du groupe coopératif.

Après avoir examiné la situation de l'institution à la lumière des nouveaux critères qu'elle applique au secteur bancaire, l'agence new-yorkaise a fait passer de A+ à AA- la cote de Capital Desjardins et maintenu à AA- la cote de la Caisse centrale Desjardins.

Dans son rapport, S&P souligne la «position dominante» de Desjardins sur le marché québécois des services bancaires et de l'assurance. Le groupe contrôle 44 pour cent du marché des dépôts, 40 pour cent des hypothèques résidentielles, 45 pour cent du financement agricole, 24 pour cent du crédit à la consommation ainsi que 27 pour cent des prêts commerciaux et industriels.

Par contre, fait remarquer l'agence de notation, la cote de Desjardins est affectée par un «risque» géographique plus élevé que celui des grandes banques canadiennes en raison de sa «concentration» au Québec, où l'institution tire 80 pour cent de ses revenus.

Autre élément mal perçu par Standard & Poor's: la rentabilité inférieure de Desjardins à celle des grandes banques en raison d'une structure de coûts plus élevée. En revanche, l'agence voit d'un bon oeil le fort ratio de capitalisation de Desjardins, qui est plus élevé que celui de la plupart des banques canadiennes, et sa très faible proportion de prêts douteux.

Par ailleurs, S&P estime qu'un défaut de paiement du Mouvement Desjardins (une éventualité qui apparaît bien improbable actuellement) serait d'une «importance systémique modérée» pour le système financier canadien. Si cela devait arriver, l'agence s'attend à ce que le gouvernement fédéral apporte son soutien à l'institution, comme il le ferait vraisemblablement pour les grandes banques canadiennes.

Standard & Poor's conclut son rapport en précisant ne pas prévoir une augmentation de la cote de crédit de Desjardins tant que le groupe ne se sera pas diversifié davantage sur le plan géographique.